Au lendemain du tollé provoqué par le double bras d'honneur d'Éric Dupond-Moretti dans l'hémicycle, la présidente de l'Assemblée nationale a appelé au calme et à la sérénité des débats. "Je lui ai dit qu'il fallait qu'il s'excuse auprès de l'institution", a-t-elle révélé au cours d'une interview à France Info.
"Quelque chose de grave." Invitée sur France Info, mercredi 8 mars au matin, Yaël Braun-Pivet n'a pas tenté de relativiser les faits qui sont reprochés au garde des Sceaux, ce dernier ayant reconnu la veille avoir fait deux bras d'honneur dans l'hémicycle. La présidente de l'Assemblée nationale a révélé s'être directement entretenue avec Éric Dupond-Moretti. "Je lui ai dit que si les faits dont on parle étaient avérés, [...] il fallait qu'il s'excuse auprès de l'institution, auprès des parlementaires dans leur ensemble, auprès de la présidente de séance."
"Je lui ai dit que si ce geste était adressé à un parlementaire, il fallait qu'il présente ses excuses à ce parlementaire", a également indiqué Yaël Braun-Pivet. Le président du groupe Les Républicains, Olivier Marleix, estimant que ce geste lui était directement adressé, ce que nie le ministre de la Justice. il a demandé à disposer des images de l'incident. "Nous regarderons les bandes, il pourra les voir s'il le souhaite", a promis la présidente de l'Assemblée, qui a précisé les avoir demandées à ses services.
Interrogée sur l'opportunité d'éventuelles sanctions prononcées à l'encontre du garde des Sceaux, Yaël Braun-Pivet a rappelé que ce n'était pas son rôle. Elle a néanmoins annoncé s'être entretenue avec la Première ministre, Élisabeth Borne. "J'attends du gouvernement qu'il soit respectueux de l'institution que je préside."
Au-delà de l'incident en lui-même, la présidente de l'Assemblée nationale a, de nouveau, appelé à ce que "tout le monde retrouve son calme". "Il faut que nous arrivions à avoir des débats respectueux de chacun", a-t-elle souhaité, alors que les discussions dans l'hémicycle ont été émaillées d'incidents au cours des dernières semaines, notamment lors de l'examen de la réforme des retraites.
"On assiste à des débats qui sont très vifs, intenses, car à l'Assemblée nationale, en ce moment, sont représentées toutes les forces politiques de notre pays", a reconnu la présidente de l'institution. "Parfois, on a des débordements verbaux de la part de députés, des gestes inqualifiables. Et ces débordements peuvent intervenir de la part du gouvernement. Il faut être respectueux des Français qui nous ont élus, ou, quand on est ministre de la République, des Français que l'on gouverne."