Emmanuel Macron a reçu ce lundi Bernard Cazeneuve, dont le nom a régulièrement été cité pour Matignon, avant de consulter les anciens présidents de la République François Hollande et Nicolas Sarkozy. Xavier Bertrand, dont le nom a également circulé pour constituer un gouvernement, s'est également rendu à l'Élysée en fin de journée. Selon l'entourage du président de la République, ce dernier devrait nommer un nouveau Premier ministre d'ici mercredi.
Une nouvelle journée de consultations qui pourrait s'avérer décisive... Ce lundi 2 septembre, le président de la République a reçu l'ancien ministre de l'Intérieur et éphémère Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve. Ce dernier, arrivé à l'Élysée vers 8h45 avant un entretien d'un peu plus d'heure au Palais, aurait été fortement pressenti pour diriger un nouveau gouvernement.
Une hypothèse qui divise au sein même de la gauche, dont Bernard Cazeneuve est pourtant issu. "Je ne sais pas au nom de quoi Bernard Cazeneuve va parler au président", a réagi ce matin le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, interrogé sur BFMTV, avant d'évoquer au sujet de l'ancien ministre de l'Intérieur une "forme de continuité avec le macronisme". "Monsieur Cazeneuve est opposé au programme du Nouveau Front populaire", a pour sa part argué la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée, Mathilde Panot, sur le plateau de France 2, jugeant aussi qu'il "continuera[it] une politique macroniste". "Nous censurerons tout autre gouvernement qui ne serait pas mené par Lucie Castets", a-t-elle aussi réaffirmé.
Seulement voilà, selon une information de nos confrères de L'Opinion, l'ancien maire de Cherbourg serait à cette heure devancé par Thierry Beaudet, actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une personnalité issue de la société civile au détriment du profil plus politique incarné par Bernard Cazeneuve.
Avec cette nouvelle hypothèse, c'est le scénario d'un gouvernement technique qui se concrétiserait, dans lequel le président de la République choisirait pour Premier ministre une personnalité à même de ne pas heurter frontalement l'un ou l'autre des blocs antagonistes représentés à l'Assemblée nationale.
Pour l'heure, les consultations à l’Élysée se poursuivent. Le prédécesseur d'Emmanuel Macron à l’Élysée, François Hollande, a été reçu juste après Bernard Cazeneuve, dont il est proche, même si l'actuel député élu sous la bannière du Nouveau front populaire (NFP) a qualifié de "faute institutionnelle" le refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets à Matignon.
Troisième interlocuteur de la journée, Nicolas Sarkozy plaide pour sa part en faveur d'un Premier ministre issu de sa famille politique. "La droite doit assumer la responsabilité de gouverner", avait-il ainsi affirmé il y a quelques jours dans les colonnes du Figaro, estimant qu'elle incarnait la sensibilité politique la plus en phase avec celle du pays.
Autre personnalité à être reçue, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, dont le nom, comme celui de Bernard Cazeneuve, aurait été pressenti pour Matignon. Celui qui, en juillet dernier, plaidait pour "un gouvernement provisoire" rassemblant "les hommes et les femmes de bonne volonté", pourrait incarner une droite réputée modérée compatible avec le bloc central, mais aussi être taxé d'illégitimité tant par la gauche que par le Rassemblement national.
Invités de dernière minute, Emmanuel Macron reçoit également d'ici la fin de journée le président du Sénat (Les Républicains) Gérard Larcher, le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, et François Bayrou, président du Modem et allié du camp présidentiel. Ce dernier s'était d'ailleurs montré enthousiaste quant à l'hypothèse Cazeneuve pour Matignon, le jugeant "expérimenté" et doté d'"un crédit dans l’opinion".