Le président de la République poursuit ce lundi sa série de consultations en vue de désigner un Premier ministre. Après Yaël Braun-Pivet ce matin, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont été reçus à l’Élysée, suivis par Éric Ciotti, rallié au Rassemblement national. Gérard Larcher a été reçu en fin de journée.
Nouvelle journée de consultations à l’Élysée. Après le Nouveau Front populaire, la droite et le camp présidentiel vendredi dernier, Emmanuel Macron continue ce lundi de sonder les forces politiques issues des élections législatives, et les présidents des deux chambres parlementaires, pour tenter de sortir du blocage institutionnel qui se profile dans une Assemblée nationale sans majorité.
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a ouvert le bal, sans faire de déclaration à sa sortie, suivie par Marine Le Pen et Jordan Bardella. À l’issue de près d’une heure et demie d’entretien avec le chef de l’État, les deux têtes d’affiche du parti ont redit leur refus de tout gouvernement issu du Nouveau front populaire.
L'hypothèse d'un gouvernement de gauche sans ministre Insoumis "ne change strictement rien" pour le Rassemblement national, ont-ils prévenu, en agitant la menace d’une motion de censure. "Le Nouveau Front populaire est dirigé par La France insoumise […] donc c'est Jean-Luc Mélenchon qui dirigera en réalité ce gouvernement", a renchéri Marine Le Pen.
La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, et ses 126 députés, a aussi plaidé pour qu’Emmanuel Macron ouvre une session extraordinaire du Parlement dès le mois de septembre pour permettre à l’Assemblée nationale de voter une éventuelle censure du gouvernement.
"Je ne veux pas que pendant un mois, un Premier ministre puisse par décret, par toute une série de moyens donnés par la Constitution, mettre en œuvre une politique qui soit toxique, dangereuse pour les Français", a insisté Marine Le Pen, alors que les députés se réuniront en session ordinaire à partir du 1er octobre.
Elle a par ailleurs jugé "utile" que le Premier ministre nommé soit "respectueux" des électeurs du RN mais aussi de "leurs idées".
"Nous avions dit, soit il y aura une majorité stable Rassemblement national, soit ce sera le chaos. Emmanuel Macron a choisi le chaos", a-t-elle conclu.
Reçu dans la foulée, en fin de matinée, Eric Ciotti, nouvel allié du Rassemblement national, a lui aussi prévenu que son groupe parlementaire, "À droite !", et ses 16 députés, "censurerait immédiatement tout gouvernement issu d’un parti du Nouveau Front populaire quel qu’il soit", en appelant de ses vœux "l’union des droites", comme "seule alternative possible".
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a également été reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée peu avant 17 heures. Rien n'a filtré de leur entretien.
Ces consultations doivent permettre la nomination d'un nouveau Premier ministre pour succéder à Gabriel Attal, à la tête d’un gouvernement démissionnaire en gestion des affaires courantes depuis 50 jours. Réagissant à la récente proposition émise par Jean-Luc Mélenchon, proposant un gouvernement sans ministres LFI, le Premier ministre a dénoncé un "simulacre d'ouverture" et dénoncé un "coup de force" de l'ancien triple candidat à l'élection présidentielle.
Le feuilleton de l’été n’est pas clos : Emmanuel Macron pourrait décider de lancer de nouvelles consultations demain.
Cette hypothèse a immédiatement suscité une réaction de la part du Nouveau Front populaire. Dans un communiqué, le Nouveau Front populaire appelle le président de la République à "agir et nommer Lucie Castets à Matignon", ajoutant : "Dans l'attente, nous ne participerons à de nouvelles discussions avec le président de la République que pour travailler sur les modalités d'[une] cohabitation".
Avec Kathia Gilder.
Mise à jour 21h28 : ajout de la réaction de Gabriel Attal.