Dans une lettre adressée au président de la République, la présidente de l'Assemblée nationale demande la convocation d'une session extraordinaire "dans les meilleurs délais". Yaël Braun-Pivet estime que Michel Barnier, fraîchement nommé à Matignon, doit se présenter devant la représentation nationale "pour exposer ses priorités et participer à des séances de questions".
"Une session extraordinaire dans les meilleurs délais". C'est la demande formulée par la présidente de l'Assemblée nationale au président de la République, alors que ce dernier vient de nommer Michel Barnier à Matignon. Se réjouissant que la nomination d'un nouveau Premier ministre, après 52 jours de gouvernement démissionnaire "[permette] au Parlement d'exercer pleinement les missions que la Constitution lui confère", Yaël Braun-Pivet (Ensemble pour la République) estime "indispensable" que le Parlement soit réuni en session extraordinaire.
Selon nos informations, la présidente de l'Assemblée nationale a échangé ce jeudi par téléphone avec Emmanuel Macron, le président du Sénat Gérard Larcher et le nouveau Premier ministre Michel Barnier, qui lui a assuré qu'il s'entretiendrait avec elle dans les tous prochains jours.
Le Premier ministre doit pouvoir se présenter devant la représentation nationale pour exposer ses priorités et participer à des séances de questions. Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale
Estimant que le Premier ministre doit en outre faire face aux parlementaires pour répondre à leurs interrogations et présenter ses orientations, Yaël Braun-Pivet considère par ailleurs que l'Assemblée nationale doit "reprendre [ses] travaux qui ont été interrompus par la dissolution et qui répondent à des préoccupations exprimées par les Français lors des dernières élections législatives".
La présidente de l'Assemblée nationale cite notamment plusieurs textes et travaux en cours juste avant la dissolution du 9 juin : [les] propositions de loi créant l'homicide routier et visant à lutter contre la violence routière ou relatives à la résorption du désordre de la propriété ou à la régulation des meublés de tourisme". Elle cite également des textes en "navette", soit en cours d'examen entre les deux chambres, "tels que les propositions de loi relatives à la sûreté dans les transports ou celle visant à encadrer les frais bancaires sur succession", ainsi que "la commission d'enquête sur la situation des mineurs dans les industries du cinéma, du spectacle vivant et de la mode".
Lors de son entrevue avec le président de la République, le 26 août dernier, le Rassemblement national avait demandé à Emmanuel Macron la convocation d’une session à l’Assemblée pour que "l’Assemblée nationale puisse être en situation d’opérer une censure si nécessaire".
Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine a également réclamé l’ouverture d’une session extraordinaire dans un communiqué publié le mercredi 28 août et intitulé "Nous refusons que le Parlement soit réduit au silence". Demande soutenue par le groupe Écologiste et Social, pour qui "[Emmanuel Macron] ayant précipité le pays dans l’incertitude en prononçant la dissolution, il ne peut plus retarder l’expression de cette nouvelle Assemblée". Le groupe Socialistes et apparentés a aussi dit son soutien à la convocation d'une session rapidement, tout comme le groupe LIOT. Pour l'heure, charge au Premier ministre de nommer son gouvernement, ce qui devrait repousser d'autant la tenue d'une session extraordinaire.