Les députés Eric Martineau (Les Démocrates) et Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine) ont rendu, mercredi 19 mars, les conclusions de la mission d’information flash de l'Assemblée sur "le bilan des jeux olympiques et paralympiques dans le domaine de la sécurité". Ils saluent une "réussite" sur le plan sécuritaire, mais estiment que l'expérimentation de la vidéoprotection algorithmique n'a pas été concluante lors de l'événement.
Les jeux olympiques de Paris 2024 ont été une "réussite" sur le plan sécuritaire. C'est ce qu'ont affirmé ce mercredi 19 mars 2025 les deux rapporteurs de la mission d’information flash de l'Assemblée nationale sur "le bilan des Jeux olympiques et paralympiques dans le domaine de la sécurité", Eric Martineau (Les Démocrates) et Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine). Un constat qui n'équivaut pas, selon eux, à tirer des conclusions suffisamment solides sur la vidéosurveillance algorithmique expérimentée lors des JO.
Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue mercredi 19 mars, les deux députés ont présenté les résultats de leur travail de près de six mois : "Avant les Jeux olympiques, beaucoup pensaient que ce serait un échec d'un point de vue sécuritaire", a rappelé le député du MoDem Eric Martineau, qui estime qu'il faut "remercier nos forces de l'ordre, nos militaires, nos volontaires". Son collègue communiste Stéphane Peu, a quant à lui, salué la "doctrine de bienveillance" appliquée par les forces de l'ordre, qui a pu changer le "rapport police-population" pendant l'événement sportif et les festivités qui ont eu lieu durant cette période.
Les rapporteurs ont, en revanche, tiré un bilan nuancé de l'expérimentation de la vidéoprotection algorithmique lors des JO, prévue pour se prolonger jusqu'au 31 mars 2025 par la loi relative "aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et portant diverses autres dispositions". Lors de l'examen du texte à l'Assemblée, en 2023, la mesure avait été critiquée par la gauche.
"Tout ça pour ça", a réagi mercredi Eric Martineau. "L'expérimentation qui a été faite pendant les Jeux olympiques n'a pas été à la hauteur", a résumé le député de la Sarthe. Le déploiement massif de forces de l'ordre dans les rues ayant rendu la vidéosurveillance augmentée l'intelligence artificielle sans "utilité concrète", a expliqué Stéphane Peu.
"Il y a un cas seulement où la vidéoprotection algorithmique a été utile et encore c'était un ramasseur de champignons qui s'était égaré", a précisé l'élu de Seine-Saint-Denis. Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine) et Eric Martineau (Les Démocrates) sont donc "assez favorables à l'extension de l'expérimentation" jusqu'en mars 2027, votée récemment dans la proposition de loi relative au "renforcement de la sûreté dans les transports", avant de rediscuter d'une éventuelle pérennisation.
Cette prolongation de l'expérimentation devra permettre d'ouvrir un débat public sur la question, espère Stéphane Peu, qui veut mesurer "les avantages et les inconvénients" de la vidéosurveillance algorithmique. Un débat d'autant plus important que "sur les huit cas d'usage autorisés par la loi, quatre ne fonctionnaient pas". Quant aux quatre autres, "tous n'ont pas été d'une grande utilité", a-t-il considéré.
Avec Eric Martineau, Stéphane Peu a listé les cas d'utilisation qui fonctionnent, à savoir la détection :
D'autres usages sont "carrément déceptifs", notamment la détection d'armes, qui se déclenche quand "le moindre gars ouvre son parapluie". L'intelligence artificielle ne détecte pas non plus les colis suspects ou les personnes au sol. Lors de la conférence de presse, Stéphane Peu a également mis en avant l'absence actuelle de prise en compte d'un sujet qui lui semble primordial, celui de la "souveraineté sur les technologies et les sociétés qui fournissent les logiciels".