Rentrée parlementaire : le groupe GDR dénonce une "crise démocratique extrêmement grave"

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Stéphane Peu, le 19 septembre 2024.
Stéphane Peu, le 19 septembre 2024. LCP
par Maxence Kagni, le Vendredi 20 septembre 2024 à 09:27, mis à jour le Vendredi 20 septembre 2024 à 10:53

A l'occasion des journées parlementaires des députés et sénateurs communistes, organisées, jeudi 19 septembre à l'Assemblée nationale, Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine) a dénoncé l'attitude d'Emmanuel Macron qui, selon lui, "n'admet pas le résultat des élections" législatives et réaffirmé la volonté de son groupe d'abroger la réforme des retraites.

Il s'agit, pour les députés communistes, d'une rentrée entre incertitudes et inquiétudes pour le pays. Jeudi 19 septembre, les membres du groupe Gauche démocrate et républicaine ont organisé leurs journées parlementaires à l'Assemblée nationale, aux côtés de leurs collègues sénateurs du groupe Communiste républicain citoyen et écologiste - Kanaky.

L'occasion pour le député communiste Stéphane Peu de s'inquiéter de la "crise institutionnelle et démocratique extrêmement grave" que traverse, selon lui, le pays et qu'il juge "lourde de dangers pour l'avenir de notre pays".

Évoquant les difficultés rencontrées et le temps pris depuis sa nomination par le Premier ministre, Michel Barnier, pour constituer son gouvernement, Stéphane Peu a estimé qu'il "semble assez évident que le président de la République n'admet pas le résultat des élections" : "Il s'arc-boute, son refus de nommer Lucie Castets en était le témoignage, mais visiblement cela se prolonge même avec Michel Barnier."

Une attitude qui pourrait faire changer d'avis les députés communistes sur la procédure de destitution d'Emmanuel Macron, initiée par La France insoumise. Mardi, Stéphane Peu avait déclaré que le soutien d'une majorité de députés de son groupe à cette procédure ne devrait pas aller au-delà de l'étape de la "recevabilité" votée par les élus de gauche lors du Bureau de l'Assemblée. "Il est probable que la destitution et le vote de la destitution paraîtront beaucoup plus évidents si Emmanuel Macron continue d'agir de la sorte", a-t-il indiqué jeudi. 

Censure et retraites

Le député GDR a, par ailleurs, prévenu que les communistes signeront une éventuelle motion de censure, qui ne manquera pas d'être déposée à l'Assemblée nationale par les membres du Nouveau Front Populaire, contre le gouvernement Barnier, lorsque celui-ci sera constitué. 

"L'attente des Françaises et des Français n'est pas d'avoir un budget qui alimente les politiques d'austérité et libérales", a argumenté la présidente des sénateurs communistes Cécile Cukierman. "Le vrai sujet des comptes publics et du budget de la Nation c'est celui des recettes", a pour sa part estimé Stéphane Peu.

Les parlementaires communistes ont également réaffirmé leur volonté d'abroger la réforme des retraites de 2023. Ils envisagent de recourir à nouveau à la procédure du référendum d'initiative partagée, après une première tentative retoquée par le Conseil constitutionnel en 2023. Mais sur ce sujet, Stéphane Peu a surtout évoqué la volonté de tenter d'abroger la réforme dès cet automne par voie d'amendement, lors de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Une façon devancer le Rassemblement national, qui défendra une proposition de loi visant le même objectif, le 31 octobre prochain, mais dont l'aboutissement nécessiterait un processus parlementaire beaucoup plus long. 

"Il se peut que la proposition du Rassemblement national soit obsolète si dans le PLFSS on a une majorité pour voter un amendement d'abrogation de la réforme des retraites", a expliqué Stéphane Peu, qui a par ailleurs qualifié le mouvement de Marine Le Pen d'"imposture sociale". Les parlementaires communistes n'ont en revanche pas décidé s'ils pourraient, ou non, voter le texte des députés RN : "Je crois que personne ne peut dire aujourd'hui où nous en serons dans le pays le 31 octobre", a justifié Cécile Cukierman.