Invité de "Lundi C'est Politique" sur LCP, ce lundi 10 mars, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, a notamment fait le point sur les pistes de financement en matière de renforcement des capacités de défense françaises, afin de permettre au pays d'être "force de paix" en Europe.
Faire appel à un "patriotisme financier" pour financer l'effort de guerre, afin de mieux assurer la paix. Invité de "Lundi, c'est politique", sur LCP, Patrick Mignola a fait le point sur les différents leviers à actionner pour permettre à la France d'assumer son statut de "force de paix" en Europe, face à la menace que représente la Russie et l'incertitude que fait peser le désengagement américain dans un contexte international plus incertain que jamais dans l'histoire récente. Conformément aux annonces d'Emmanuel Macron, le gouvernement doit réussir à trouver "30 milliards d'euros", en misant notamment sur une réforme de l'Etat. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement privilégie toutefois l'initiative pour "faire appel à de l'épargne privée plutôt que de faire du rabot budgétaire".
Pour y parvenir, "les acteurs privés de la finance française seront autorisés à investir dans la défense", a-t-il indiqué. En parallèle, il pourra y avoir un appel à l'épargne populaire, a confirmé Patrick Mignola. Tout comme il a redit que l'effort de financement en matière de défense ne se fera pas au détriment du modèle social français.
Il est également revenu sur la réunion qui se tiendra ce jeudi 13 mars entre le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et les présidents des groupes parlementaires. Celle-ci se tiendra à Balard, au ministère, avec un invité de marque : c'est le Premier ministre, François Bayrou, qui présidera la rencontre, a annoncé Patrick Mignola. "Il faut informer le plus possible, dans le respect de ce qui doit rester secret, toutes les forces politiques et de façon transparente", a-t-il détaillé.
Le ministre a également fait le point sur les discussions qui ont lieu entre les partenaires sociaux sur la réforme des retraites. "Je vois se dégager un certain nombre de propositions, sur la question de l'âge, parce qu'on voit bien que c'est un blocage pour beaucoup de Français", a-t-il avancé. Si le gouvernement restera inflexible sur le système par répartition, il étudiera les propositions éventuelles visant à le conforter avec "une partie qui serait de l'épargne-retraite", a souligné Patrick Mignola.
Autre point chaud du calendrier des prochains mois : la fin de vie. Alors que le projet de loi initial a été scindé en deux propositions de loi, l'une sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide à mourir, le ministre des Relations avec le Parlement a confirmé que ces deux textes feront l'objet d'une discussion générale commune. Et qu'il y aura bien un vote distinct sur chacune des deux propositions de loi, mais que les scrutins auront lieu le même jour. Ce qui devrait assurer un calendrier d'examen en deux semaines et éviter un risque d'obstruction sur le volet consacré à l'aide à mourir, a considéré Patrick Mignola. Pour ce faire, il a également évoqué la possibilité d'utiliser le "temps législatif programmé", procédure qui permet de fixer à l'avance et de limiter le temps de parole dont dispose chaque groupe politique lors de l'examen d'un texte.
Par ailleurs, le ministre est venu en défense de la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, qui arrive en commission cette semaine à l'Assemblée. "On essaye de se placer dans une démarche de modernisation de la démocratie", a-t-il argumenté, jugeant que les habitants de ces villes "doivent pouvoir choisir leur maire exactement comme tous les autres Français". La réforme, loin de faire consensus, sera appliquée uniquement en cas d'accord au Parlement, a-t-il rappelé. Avant de confirmer que l'introduction d'une dose de proportionnelle aux législatives n'était "pas la priorité du moment". Entre les sujets internationaux, le débat sur fin de vie et les textes consacrés aux collectivités locales à l'approche des élections municipales de 2026, le travail préparatoire sur la proportionnelle, qui s'annonce long, a été renvoyé "au printemps".