Lors d'une conférence de début d'année à l'Assemblée, la présidente du groupe Rassemblement national, Marine Le Pen, a évoqué, ce jeudi 25 janvier, les sujets d'actualité - de la mobilisation des agriculteurs à l'augmentation de l'avance de frais de mandat des députés -, ainsi que les élections européennes de juin prochain.
Marine Le Pen sera "impliquée dans le combat" des élections européennes. Jeudi matin, la présidente du groupe Rassemblement national de l'Assemblée a présenté ses vœux à la presse. La triple candidate à l'Elysée en a profité pour évoquer cette échéance électorale, alors que l'année 2024 marquera, selon elle, une "année de clarification". Elle a aussi répondu à la polémique sur l'augmentation de l'avance sur frais de mandat des députés.
"Chacun a bien conscience que tout se décide dans l'immeuble de verre du Berlaymont (la Commission européenne, ndlr)", a déclaré Marine Le Pen, évoquant l'actuelle mobilisation des agriculteurs en France. Face à une Union européenne qui veut "tout normaliser", "tout uniformiser", tout "niveler", la présidente des députés RN dit observer un "réveil des peuples" qui veulent "congédier la mondialisation", ainsi qu'"un ordre politique injuste et un ordre économique étouffant" : "On le voit en Hollande, Allemagne, et évidemment on le voit en France avec la révolte des agriculteurs et des pêcheurs notamment."
L'Union européenne n'a plus pour projet une union mais une fusion, plus pour projet l'Europe mais en réalité la disparition des nations. Marine Le Pen
Et la double finaliste de l'élection présidentielle de critiquer la politique de l'exécutif : "Si le gouvernement avait le moindre sentiment de justice à l'égard des agriculteurs il ne commettrait pas les honteuses décisions qu'ils soutiennent au Parlement européen et les décisions qu'ils prennent au sein de l'Assemblée nationale". Marine Le Pen a dénoncé tour à tour "le retour de la taxation du gazole non routier", "les accords de libre-échange", "les normes inapplicables", mais aussi les "concessions" faites aux "écolos" qui représentent pourtant "une part très peu importante des courants de pensée en France". Selon elle, "les pires adversaires des agriculteurs se trouvent dans ce gouvernement".
"Les élections européennes peuvent bousculer l'Union européenne", veut croire Marine Le Pen, estimant toutefois que "la situation politique n'est pas figée". "Comme pour les législatives françaises de 2022, le fait majoritaire n'est pas acquis pour les sortants", considère-t-elle, tout en reconnaissant qu'"il n'y aura peut-être pas de majorité alternative". La présidente du groupe Rassemblement national a, en outre, dit "préparer non pas une alternance, mais l'Alternance, avec un grand A". Les élections européennes 2024 feront l'objet d'un match entre "l'Europe des nations" et "l'Europe de Macron", a-t-elle encore estimé.
Non, nous ne manœuvrons pas pour un Frexit caché. Marine Le Pen
Toujours sur le plan européen, la députée du Pas-de-Calais a mis en garde l'Alternative für Deutschland, au cœur d'une polémique pour avoir prôné une forme de "remigration", en s'interrogeant sur "la capacité" pour le Rassemblement national de s'allier à l'avenir "dans un même groupe" avec l'AfD au Parlement de Strasbourg, tel que c'est le cas aujourd'hui.
Par ailleurs, anticipant la décision du Conseil constitutionnel rendra cet après-midi sur la loi immigration, Marine Le Pen a indiqué qu'une censure partielle ou totale du texte "donnerait raison" au RN, signifiant qu'"il faut bien une réforme constitutionnelle pour pouvoir mettre en place une véritable politique de lutte contre l'immigration".
La cheffe de file des députés RN a également évoqué la décision du Bureau de l'Assemblée nationale d'augmenter de 300 euros l'avance de frais de mandat des députés, à laquelle les représentants du RN ne se sont pas opposés la veille. Marine Le Pen a reconnu "un raté" et assure que la décision de ne pas soutenir cette hausse avait été prise deux semaines plus tôt, en réunion de groupe. "Il nous apparaît inopportun de prendre cette décision au moment où les Français sont plongés dans une crise du pouvoir d'achat absolument épouvantable".
Dans un communiqué de presse, les vice-présidents RN de l'Assemblée nationale, qui siègent à ce titre au Bureau de l'institution, Sébastien Chenu et Hélène Laporte, ont demandé un report sine die de la mesure.