Qui pour remplacer la nouvelle ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, à l'une des six vice-présidences de l'Assemblée nationale, laissée vacante par son entrée au gouvernement ? Le Rassemblement national, qui n'est actuellement pas représenté au Bureau du Palais-Bourbon, peut-il obtenir cette fonction lors de l'élection qui, selon nos informations, devrait lieu la semaine prochaine ? LCP a mené l'enquête.
La bataille pour les postes-clés de l'Assemblée nationale, qui avait fait rage en juillet dernier, va connaître de nouveaux épisodes dans les prochains jours. La raison ? Quatre nouveaux ministres, qui occupaient des fonctions stratégiques au Palais-Bourbon avant leur nomination au gouvernement, vont devoir être remplacés. C'est notamment le cas de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard (Les Républicains), qui avait été élue à l'une des six vice-présidences de l'Assemblée.
Selon nos informations, l'élection destinée à pourvoir le poste vacant pourrait avoir lieu en milieu de semaine prochaine, mercredi 2 ou jeudi 3 octobre. Ce qui reposera la question de la présence du Rassemblement national au sein du Bureau de l'institution. Le groupe de Marine Le Pen - qui avait obtenu deux vice-présidences, occupées par Sébastien Chenu et Hélène Laporte, lors de la législature précédente - n'a en effet réussi à faire élire aucun de ses candidats à l'occasion des scrutins qui ont eu lieu mi-juillet dans l'hémicycle.
Dans la foulée des élections législatives, l'état des forces en présence à l'Assemblée nationale, ainsi que la ligne "ni RN-ni LFI", promue par une partie du camp présidentiel, n'avaient pas permis au Rassemblement national d'obtenir les fonctions qu'il briguait au sein du Bureau. Qu'en sera-t-il cette fois-ci avec la remise en jeu d'une vice-présidence ?
Déjà critique vis-à-vis du "ni-ni" en juillet dernier, le groupe Horizons se dit favorable à une représentation du RN au Bureau. "C'est regrettable d'avoir un parti qui est le premier groupe au sein de l'hémicycle, représente 11 millions d'électeurs, et qui n'est pas représenté au Bureau", a ainsi estimé son président, Laurent Marcangeli, mardi 24 septembre, au micro de LCP.
Même tonalité du côté de la Droite républicaine (l'ex-groupe LR) : "Je pense que c'est une erreur que le RN ne soit pas présent dans les instances de l'Assemblée nationale", considère Philippe Juvin. Et d'ajouter : "Ce n'est pas normal que le RN, qui a quand même gagné le premier tour des élections législatives, n'y soit pas présent". Se déclarant "choqué" par cette situation, le député évoque "l'occasion de corriger cette erreur".
Le groupe présidé par Laurent Wauquiez - qui avait obtenu deux vice-présidences en juillet dernier, celle d'Annie Genevard et celle de Xavier Breton - ne semble cependant pas, à ce stade au moins, avoir renoncé au poste laissé vacant. De source interne au groupe, les députés Droite républicaine désigneront d'ailleurs leur candidat à la vice-présidence mardi prochain.
"Il faut continuer à maintenir le barrage républicain" martèle, quant à lui, Benjamin Lucas (Écologiste et Social). "Les Françaises et les Français l'ont fait dans les urnes (...) Il faut maintenir cette dignité démocratique et républicaine des Français ici à l'Assemblée nationale, et donc il y aura une candidature du Nouveau Front populaire à la vice-présidence de l'Assemblée nationale pour remplacer Madame Genevard", indique le député des Yvelines.
Comme le prévoit le règlement de l'Assemblée nationale, pour être élu au premier ou au deuxième tour, un candidat devra recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés, tandis qu'au troisième tour la majorité relative suffira.
(Avec Marco Paumier)
Trois présidences de commission en jeu
Outre la vice-présidence de l'Assemblée nationale, trois autres postes stratégiques seront à pourvoir prochainement.
Il s'agit de :
- la présidence de la commission des affaires économiques ;
- la présidence de la commission des affaires sociales ;
- la présidence de la commission des affaires étrangères.
Les députés qui avaient été élus à ces fonctions - Antoine Armand, Paul Christophe et Jean-Noël Barrot - étant eux aussi entrés au gouvernement.