De passage en France à l'occasion des célébrations du Débarquement de Normandie, le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a été reçu ce vendredi 7 juin à l'Assemblée nationale. Accueilli par Yaël Braun-Pivet, il a prononcé un discours dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.
C'est sous les applaudissements nourris des députés que Volodymyr Zelensky est monté à la tribune de l'Assemblée nationale, ce vendredi 7 juin au matin. Accueilli par la présidente de l'institution, Yaël Braun-Pivet, il a prononcé un discours d'une vingtaine de minutes, dans l'hémicycle du Palais-Bourbon, en présence de Gabriel Attal et de membres du gouvernement, ainsi que d'anciens Premiers ministres français et présidents de l'Assemblée - Alain Juppé, Manuel Valls et Jean-Louis Debré.
Au lendemain des commémorations du Débarquement du 6 juin 1944, auxquelles il a assisté en compagnie d'autres chefs d'Etat invités, dont Joe Biden, le Président ukrainien a dressé un parallèle entre la situation de son pays et la libération de l'Europe 80 ans plus tôt. Il a rappelé la nécessité de gagner la guerre face à Vladimir Poutine et remercié la France pour son engagement, tout en rappelant que pour avoir "la paix, il faut plus".
Volodymyr Zelensky a commencé par commémorer le Débarquement en Normandie et la libération du continent européen face au nazisme en 1944. "Sans ces victoires, rien n'existerait, il n'y aurait pas de liberté en Europe", a-t-il déclaré. "Sans victoire sur le nazisme, tout notre continent entier serait resté une tache noire dans l'Histoire".
"Notre Europe, c'est le résultat du courage des hommes et des femmes de cette époque", "c'était le choix des gens de l'époque de se battre pour la victoire, pour empêcher le mal de s'emparer de nos foyers", a-t-il salué, avant d'établir une comparaison claire avec l'invasion de son pays par la Russie. "Nous vivons une époque où l'Europe n'est plus un continent de paix, malheureusement, et à une époque où le nazisme revient. De nouveau, les villes sont entièrement détruites et des villages sont incendiés."
Le président ukrainien a poursuivi sur le conflit en cours, en alertant sur un risque de propagation "si l'Ukraine ne gagne pas". "Nous voyons déjà comment cette agression peut se développer, les pays baltes, la Pologne les Balkans, le régime russe ne connaît plus de limites", a-t-il averti.
C'est l'anti-Europe, voilà ce que c'est Poutine
Cette "bataille pour l'Ukraine" a désormais pour l'Europe "une signification existentielle", a-t-il estimé, face à un "ennemi commun" qui conteste ses valeurs et ses principes. "Chère France, Poutine peut-il gagner cette bataille ? Non, parce que nous n'avons pas le droit de perdre."
"France, je vous remercie", a déclaré Volodymyr Zelensky en français, suscitant une ovation des députés. Avant de poursuivre : "Je vous remercie d'être à nos côtés pour défendre la vie. Merci. Merci."
Il a poursuivi ses remerciements à la France, en ukrainien cette fois, pour "avoir choisi le côté de l’humanité dans cette guerre", dès "les premières heures" du conflit. "Je sais que je peux compter sur vous, sur la France, sur vos cœurs, sur votre dévouement aux principes". Il a également tenu à remercier "les familles françaises" qui ont accueilli des réfugiés ukrainiens depuis les premiers jours du conflit.
"C'est en Ukraine que se trouve la sécurité de toute l'Europe", a-t-il souligné, avant une conclusion en forme d'appel : "Je vous suis reconnaissant pour ce que vous faites déjà, et c'est déjà beaucoup, mais pour la paix, il faut plus, et ce n'est pas un reproche. Il faut faire plus aujourd'hui qu'hier pour être plus proche de la paix que jamais".