Nouveau gouvernement : Michel Barnier appelle à "des changements et des ruptures" et à "davantage agir que parler"

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Gabriel Attal et Michel Barnier, lors de la passation de pouvoir à Matignon le 5 septembre. © AFP
Gabriel Attal et Michel Barnier, lors de la passation de pouvoir à Matignon le 5 septembre. © AFP
par Léonard DERMARKARIAN, le Jeudi 5 septembre 2024 à 19:32

Après l'annonce de sa nomination à Matignon à la mi-journée, le nouveau Premier ministre Michel Barnier s'est rendu à Matignon pour effectuer la passation de pouvoir avec son prédécesseur, Gabriel Attal.

Près de deux mois après le résultat des élections législatives et après 52 jours de gouvernement démissionnaire, la passation de pouvoir entre Michel Barnier, nouveau Premier ministre, et Gabriel Attal, a enfin eu lieu aujourd'hui en fin d'après-midi.

Évoquant sa "frustration" de quitter Matignon au bout de huit mois, "l'honneur d'une vie", le Premier ministre a félicité "chaleureusement" le nouveau Premier ministre Michel Barnier, un "grand élu local" à "l'expérience quasiment inégalée au service de l’État".

Estimant que "la politique française est malade [mais que] la guérison est possible", saluant le "génie français", l'ex-Premier ministre a appelé à "sortir du pessimisme".

"Pendant 8 mois, nous avons agi [...] avec une ambition : respecter nos promesses", a dit Gabriel Attal, qui a enjoint le nouveau Premier ministre à agir sur plusieurs "dossiers" : le "chantier de la dé-smicardisation", "le besoin vital de services publics", la question de l'accès aux soins, le doublement du nombre d'étudiants en médecine d'ici 2027, le projet de loi sur la comparution immédiate des mineurs ou le plan national d'adaptation au changement climatique - autant de sujets sur le "bureau" du nouveau Premier ministre.

Si je devais ne vous faire qu'une demande, [...] ce serait de continuer à faire de l'école une priorité absolue de la République.

"Vous me permettrez d'ajouter ma propre valeur ajoutée", a souligné Michel Barnier après la longue déclaration de Gabriel Attal. J'aborde cette nouvelle page qui s'ouvre avec beaucoup d'humilité, [...] et avec une forme olympique", référence à sa contribution à la préparation des Jeux olympiques d'Albertville en 1992 en tant que président du comité d'organisation, avec l'ancien skieur Jean-Claude Killy.

"Je souhaite que la période qui s'ouvre soit une période utile pour les Français et pour la France" a dit le nouveau Premier ministre. "Il s'agira de répondre autant que nous le pouvons aux défis, aux colères, aux souffrances, au sentiment d'abandon, d'injustice qui traversent beaucoup trop nos villes, nos quartiers, nos campagnes", citant notamment les services publics, l'école, la "sécurité au quotidien" ou la "maîtrise de l'immigration".

Michel Barnier a estimé qu'un Premier ministre est attendu pour "dire la vérité", notamment sur la "dette financière et écologique" à laquelle fait face la France. "Il faudra de la persévérance pour continuer un certain nombre d'actions" a ajouté le nouveau locataire de Matignon, notamment en matière de réindustrialisation et de défense des intérêts en Europe.

Il faudra beaucoup d'écoute et de respect à l'égard du Parlement et de toutes les forces politiques. Je dis bien : toutes les forces politiques qui y sont représentées. 

"Nous devons et nous allons davantage agir que parler, pour trouver partout les solutions qui marchent" s'est engagé Michel Barnier, promettant des "changements et des ruptures".  "Respect, unité, apaisement : je ferai tout pour être à la hauteur des attentes et des espérances [des Français]", a conclu le Savoyard, qui rencontrera samedi la présidente de l'Assemblée nationale.