Sur les 577 députés élus en 2017, ou arrivés à l'Assemblée nationale en cours de législature, 441 étaient sur la ligne de départ des élections législatives. A l'issue du premier tour, dimanche 12 juin, ils sont 66 à avoir été éliminés. Parmi ceux-ci un peu moins de la moitié étaient candidats sous la bannière de la coalition présidentielle.
Il y a ceux qui s'y attendaient et ceux qui ont eu une mauvaise surprise. Au total, 66 députés sortants et qui se présentaient aux élections législatives ont été éliminés dès le premier tour, dimanche 12 juin. Il y a cinq ans, environ deux fois plus de députés sortants, soit 124 élus, pour beaucoup socialistes (95), avaient été balayés avant le second tour.
Cette année encore, le plus gros contingent de candidats éliminés appartient à la majorité présidentielle sortante. Au total, 27 candidats Ensemble ont été battus dès le premier tour. Parmi eux, Bruno Questel (Eure), ancien vice-président du groupe LaREM au Palais-Bourbon, Jean-François Eliaou (Hérault), rapporteur du projet de loi bioéthique, ou encore Saïd Ahamada (Bouches-du-Rhône), ancien porte-parole du groupe à l'Assemblée. Les alliés de La République en marche sont également concernés, que ce soit des élus MoDem — Brahim Hammouche (Moselle), Yolaine de Courson (Côte-d'Or) — ou Agir ensemble — Christophe Euzet (Hérault), Alexandra Louis (Bouches-du-Rhône).
A droite, 21 candidats LR ou UDI ont connu une élimination précoce, dont certaines figures, comme Julien Aubert (Vaucluse). Interrogé par LCP juste après l'annonce de sa défaite, il ne cachait un sentiment d'incompréhension et une certaine émotion.
.@JulienAubert84 (LR) réagit au micro de LCP suite à son élimination dès le premier tour : "C'est une très grosse déception compte tenu de mon investissement depuis 10 ans dans cette circonscription, de mon travail parlementaire."https://t.co/4szDBMqx8y #Législatives2022 pic.twitter.com/IVtdgRQYCU
— LCP (@LCP) June 12, 2022
Autre figure éliminée dès le premier tour, Guillaume Larrivé (Yonne) qui, après avoir été très critique vis-à-vis d'Emmanuel Macron, avait exprimé sa volonté de travailler avec la majorité présidentielle et appelé son camp à être constructif. Il a toutefois dû faire face à un candidat Ensemble dans sa circonscription. Aucun d'entre eux ne s'est qualifié, laissant place à un duel entre le RN et la Nupes.
Parmi les autres cadres des Républicains droite battus dès le premier tour, Sébastien Huyghe (Nord), Bernard Reynès (Bouches-du-Rhône), ou encore Antoine Savignat (Val-d'Oise). C'est aussi le cas de l'UDI Pascal Brindeau (Loir-et-Cher).
Au total, 15 députés-candidats "divers" ont également été éliminés, en majeure partie des dissidents. C'est le cas des socialistes Jérôme Lambert (Charente) et Sylvie Tolmont (Sarthe), ainsi que de la dissidente insoumise Muriel Ressiguier (Hérault). C'est également le cas d'élus ayant rompu avec la majorité présidentielle ou qui en ont été écartés, comme Martine Wonner (Bas-Rhin), Nathalie Élimas (Val-d'Oise), ou encore Joachim Son-Forget (circonscription des Français de l'étranger en Suisse et au Liechtenstein).
Enfin, deux ex-députés du Rassemblement national, qui avaient cédé aux sirènes d'Éric Zemmour pour se présenter sous l'étiquette Reconquête, ont également été battus dès le premier tour. Il s'agit de l'ancien vice-président des Républicains et député LR, Guillaume Peltier (Loir-et-Cher), ainsi que Myriane Houplain (Pas-de-Calais), devenue députée alors qu'elle avait été élue comme suppléante en 2017.