Législatives 2024 : déclarations, événements... Retrouvez l'essentiel de la campagne au fil des jours

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Législatives 2024
© Assemblée nationale / montage LCP-Assemblée nationale
par Adèle Daumas, le Mardi 25 juin 2024 à 17:05, mis à jour le Mercredi 3 juillet 2024 à 16:15

Dissolution de l'Assemblée nationale, convocation de législatives anticipées, campagne électorale, recomposition politique... Retrouvez les principaux événements et les déclarations marquantes de la campagne au fil des jours. 

 28 JUIN : J-2

  • Une participation en forte hausse attendue par rapport à 2022.

C'est l'un des enjeux des élections législatives. A deux jours du scrutin, après des années d'érosion, la participation est attendue en forte hausse. Selon les derniers sondages, elle devrait s'établir entre 63 à 66 %, alors qu'elle avait atteint un plus bas historique pour un premier tour des législatives avec seulement 47,5 % il y a deux ans

La barre des deux millions de procurations a été franchie mercredi soir, a fait savoir le ministère de l'Intérieur. Au soir du 26 juin, la place Beauvau comptabilisait 2 124 918 procurations établies depuis le 10 juin.

 27 JUIN : J-3

  • Binationaux : Roger Chudeau (RN) crée la polémique en estimant que les postes de ministres devaient être réservés aux "Franco-Français".

Sur BFM-TV, le député sortant du Rassemblement national a jugé, jeudi 27 juin, que les binationaux ne devaient pas être nommés ministres, évoquant un problème de "double nationalité". Assurant qu'il s'agissait là d'un "avis personnel", le candidat à sa réélection dans le Loir-et-Cher a notamment estimé que la nomination de Najat Vallaud-Belkacem au poste de ministre de l’Education nationale (2014-2017) avait été une "erreur", du fait de sa double nationalité franco-marocaine.

Cette déclaration a immédiatement provoqué un tollé à gauche. Mais pas que : ce vendredi, Marine Le Pen a désavoué Roger Chudeau, lors d'une interview accordée à Europe 1 et CNews. Se disant "estomaquée", la double finaliste de l'élection présidentielle a rappelé que cette déclaration était "totalement contraire, en réalité, au projet du Rassemblement national". Réagissant à cette polémique, et plus largement sur la question des binationaux, Emmanuel Macron a dénoncé une "dissolution des esprits". Et le président de la République de dénoncer "une trahison profonde de ce qu'est la France". 

Dans son programme pour les législatives, le parti présidé par Jordan Bardella, prône l'exclusion des binationaux des postes "les plus stratégiques de l’Etat", notamment dans les secteurs de la sécurité et de la défense. Ce qui concernerait, selon les représentants du RN, une cinquantaine de postes, mais aucun mandat d'élu, ni aucune fonction ministérielle. Jeudi soir, lors d'un débat sur France 2, et avant même la polémique provoquée par Roger Chudeau, Gabriel Attal a accusé Jordan Bardella de "stigmatiser 3,5 millions de Français binationaux qui se sont sentis humiliés" par cette mesure. 

  • "On a le droit de rigoler" : Jean-Luc Mélenchon oppose l'humour à des slogans évoquant la mort de policiers

Le leader de La France insoumise a lui aussi crée la polémique à quelques encablures du premier tour. Invité, jeudi soir, du 19.45 sur M6, Jean-Luc Mélenchon a été questionné sur des pancartes anti-police déployées lors de manifestations contre le RN, comme "Un flic mort, c'est un vote en moins pour le RN" ou "Tout le monde déteste la police".

"C'est absurde. Mais on le droit de rigoler non ?", a-t-il répondu. Avant d'ajouter : "Pas sur la mort des gens. Bien sûr que ce n'est pas drôle."

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Des propos vivement critiqués par Gérald Darmanin. "Jean-Luc Mélenchon et l’extrême gauche une nouvelle fois dans l’infâme et dans la haine des forces de l’ordre. [...] Cracher sur le cercueil de nos policiers et de nos gendarmes pour quelques voix… à vomir", a réagi sur X (ex-Twitter) le ministre de l'Intérieur. "Il ne respecte rien, pas même les morts pour la France. Il ne cache même plus sa haine du flic !" a, quant à lui, dénoncé Matthieu Valet (Rassemblement national), ex-commissaire de police élu député européen le 9 juin.  

Mercredi 26 juin : J-4 

  • "Il est temps que je reprenne ma liberté" : Aurélien Pradié quitte Les Républicains

"Le parti auquel j’appartenais est mort et n’est plus capable de parler aux Français", a déclaré le député sortant et candidat dans le Lot, Aurélien Pradié, dans un entretien accordé à La Dépêche, annonçant quitter Les Républicains.

"Pour la première fois de ma vie, j’ai déposé ma candidature aux législatives sans rattachement à un parti politique existant. J’ai repris ma liberté et ce n’est pas un signe anodin. Je ne suis pas le seul. Nous sommes 30 candidats dont dix sortants en France à ne pas se rattacher à LR présidé par Eric Ciotti, mais au micro-parti "Du Courage" que j’avais créé lors des élections régionales", indique-t-il.

Mardi 25 juin : J-5  

  • Une tribune appelle à un accord de désistement au 2nd tour contre le RN

Ce mardi 25 juin, 220 personnalités appellent à ce qu'un accord de désistement soit conclu avant le premier tour des législatives, le 30 juin, afin de faire barrage au Rassemblement national en évitant les triangulaires lors du second tour, le 7 juillet.

Cet appel, lancé dans une tribune publiée dans Le Monde, est notamment signé par des personnalités de gauche (Raphaël Glucksmann, Olivier Faure, Marine Tondelier, Yannick Jadot), ainsi que des personnalités issues de la coalition présidentielle (Agnès Pannier-Runacher, Clément Beaune). Interrogée au micro de Sud Radio, l'eurodéputée insoumise Manon Aubry a quant à elle répondu que LFI verrait "au cas par cas"

Lundi, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, avait indiqué dans une interview à l'AFP que les candidats de son parti qui se retrouveraient qualifiés en troisième position dans une triangulaire, avec une possibilité de victoire du RN, se retireront du second tour.  

  • Gérald Darmanin quittera le gouvernement s'il est réélu député

Invité de BFM Grand Lille, le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il souhaitait "quitter le gouvernement et siéger à l'Assemblée" en cas de réélection dans le Nord, afin de "[s']occuper de [son] territoire". Gérald Darmanin a esquissé les contours de son futur en politique, estimant qu'il faudrait "comprendre pourquoi on a été battus aux européennes" et "sans doute construire un nouveau projet"

"En 2027, il y a les élections présidentielles, qui sont sans doute les élections les plus importantes. On a trois ans pour les préparer, entendre ce qui n'a pas été, changer notre façon de faire et porter un projet aux Français", a -t-il complété.

  • Jean-Luc Mélenchon est un "obstacle à la victoire du Front populaire", selon François Ruffin

Député sortant et candidat dans la Somme, François Ruffin, a encore un peu plus pris ses distances avec le triple candidat à l'élection présidentielle au micro de TF1. "Ce n'est pas un appui, Jean-Luc Mélenchon, ici. C'est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs", a-t-il déclaré en parlant de sa circonscription.

Et d'ajouter : "Il est sans doute nécessaire d'aller sur les plateaux télé, mais ce serait bien que les dirigeants de La France insoumise soient ici, à discuter avec les gens, à convaincre et à combattre le Rassemblement national comme Jean-Luc Mélenchon l'avait fait en 2012, quand il s'était présenté à Hénin-Beaumont", soulignant qu'"il avait perdu, mais [qu']il s'était présenté face à Marine Le Pen, peut-être que c'est une manière efficace plutôt que de seulement aller dans les studios télé".

Le député sortant du Nord, Adrien Quatennens, qui a renoncé à se représenter en raison du tollé suscité par sa candidature à gauche, alors qu'il a été condamné pour violences conjugales, a adressé une réponse cinglante à son ex-collègue sur X (ex-Twitter) : "C’est plus du melon là, c’est une pastèque ! Attention : à force de gonfler, ça va exploser. Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer contre lui est ton assurance-vie. Si belle soit-elle, la Picardie n’est pas le pays. Rejoins le RN direct ! On gagnera du temps et de l’énergie", a-t-il fustigé.

Lundi 24 juin : J-6  

  • Les "deux extrêmes" mènent à la "guerre civile" déclare Emmanuel Macron 

Lundi 24 juin, le président de la République a estimé que les programmes des "deux extrêmes" mènent "à la guerre civile", fustigeant le Rassemblement national, La France insoumise "et ceux qui les suivent". Emmanuel Macron s'exprimait dans un podcast "Génération Do It Yourself" diffusé en fin de journée. 

"La réponse de l'extrême-droite" en matière d'insécurité, "parce qu'elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, (...) elle divise et elle pousse à la guerre civile", a dit le chef de l'Etat. De l'autre côté La France insoumise propose "une forme de communautarisme... un peu électoral", "mais ça c'est aussi la guerre civile derrière, parce que c'est d'abord renvoyer des gens exclusivement à leur appartenance ou religieuse ou communautaire", a-t-il considéré.

"Je pense que c'est un danger et c'est pour ça que je pense que et le Rassemblement national et La France insoumise répondent à des vrais problèmes (...), des vraies colères, des vraies angoisses, celles de la personne qui se dit 'on ne répond pas à mon problème de sécurité', celle qui dit 'je ne suis pas reconnue et protégée parce que je suis musulman'", a estimé Emmanuel Macron, concluant que le RN et LFI "répondent mal à mes yeux (...), accroissant la conflictualité".

  • Jean-Luc Mélenchon "candidat à rien", sans se fermer la porte de Matignon 

Invité du journal télévisé de France 2 lundi soir, Jean-Luc Mélenchon a affirmé qu'il n'était "candidat à rien". Déclarant cependant "si c'est moi qui dois être Premier ministre, admettez que je ne suis peut-être pas le moins mal placé pour exercer cette fonction". Alors qu'il dit et répète qu'il ne veut pas "s’imposer", le triple candidat à l'élection présidentielle laisse néanmoins planer le doute quant à ses intentions en cas de victoire du Nouveau Front populaire, dont La France insoumise devrait continuer à être la force principale en nombre de députés. Cette déclaration de Jean-Luc Mélenchon faisait suite aux réticences, voire à l'opposition, exprimées par plusieurs responsables de gauche à propos de son éventuelle nomination au poste de Premier ministre.

"Le Front populaire appartient à toutes celles et ceux qui refusent d’abandonner la France à l’extrême-droite. Personne ne peut s’autoproclamer Premier ministre. Les députés du NFP en lien avec leurs partis, choisiront la personnalité qui fait consensus pour rassembler le pays", ont tweeté le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, et le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, plus tôt dans la journée, tandis que la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, avait affirmé que Jean-Luc Mélenchon "ne sera pas Premier ministre" car il ne fait pas "consensus"