Après un rebond lors des élections européennes du 9 juin, la participation semble bien partie pour connaître un fort regain lors des législatives des 30 juin et 7 juillet, alors que la tendance globale était à la baisse depuis 1978. Passage en revue des indices qui annoncent des bulletins plus nombreux dans les urnes après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale.
A la plage ou aux urnes ? Pour certains ce sera les deux. A l'approche des vacances d'été, le nombre de procurations bat des records avant les élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 1 377 105 procurations ont établies depuis le 10 juin dernier. C'est presque six fois plus qu'au même moment de la campagne des législatives de 2022.
Sans annoncer une hausse de la participation en lui-même, ce nombre montre que beaucoup d'électeurs qui ne seront pas dans leur commune pour cause de vacances lors du scrutin ont décidé de faire le nécessaire pour faire entendre leur voix dans les urnes.
Après une tendance à la baisse depuis les élections législatives de 1978, à l'exception d'un rebond en 1986 et dans une moindre mesure en 1997, la participation avait atteint un plus bas historique pour un 1er tour, avec seulement 47,5%, en 2022. Cette fois, après la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale et alors que ces législatives seront dissociées de la présidentielle, les instituts de sondages enregistrent en revanche une forte augmentation des intentions, et même de la certitude, d'aller voter.
Depuis la naissance de la Vème République en 1958, seize élections élections législatives ont eu lieu. L'examen des taux de participation aux premiers et deuxièmes tours sur l'ensemble de la période 1958-2022 met en lumière une baisse globale de la participation électorale depuis 1978.
Comprise entre 70 et 80% jusqu'aux années 1980, la participation connaît ensuite un déclin croissant et presque continu, en particulier depuis le scrutin législatif de 1993 (qui a eu lieu au cours du deuxième septennat de François Mitterrand) et celui de 1997 (provoqué par la dernière dissolution de l'Assemblée nationale en date avant celle prononcée par Emmanuel Macron). Jusqu'à atteindre un record d'abstention (52,5%) pour un premier tour, il y a deux ans.
Cette baisse structurelle de la participation pourrait cependant s'inverser dimanche 30 juin. A quelques jours du premier tour, les instituts de sondages enregistrent en effet une forte hausse des intentions, et plus intéressant encore, de la certitude d'aller voter.
Cinq récentes enquêtes d'opinion vont dans ce sens :
En cherchant à établir la certitude d'aller voter, ou pas, 1 étant "tout à fait certain de ne pas aller voter" et 10 étant "tout à fait certain d'aller voter", les cinq enquêtes mettent en lumière une certitude de vote (la note égale à 10) comprise, à ce stade de la campagne, entre 60 et 65%.
Ces chiffres ramèneraient la participation au niveau des élections législatives de 2002 et 2007.