La présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Marielle de Sarnez, est décédée mercredi 13 janvier à l’âge de 69 ans. Après avoir siégé au Parlement européen pendant dix-sept ans, la députée MoDem de Paris, élue en 2017 au Palais Bourbon, avait été brièvement ministre chargée des Affaires européennes au début du quinquennat d’Emmanuel Macron.
C’est le président du MoDem, François Bayrou, avec lequel elle a partagé plus de quarante ans de compagnonnage politique, qui a annoncé mercredi 13 janvier au soir le décès de Marielle de Sarnez. La présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée a succombé à une leucémie foudroyante contre laquelle elle luttait depuis plusieurs mois.
Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, s'est très vite joint à l'hommage de François Bayrou en faisant part de son "immense tristesse" à l'annonce de la nouvelle.
Une minute de silence a été observée dans l'hémicycle au cours de la soirée, après un hommage prononcé par le président de séance Marc Le Fur.
C’est en 1974, à 23 ans, que Marielle de Sarnez s’engage en politique pour la première fois pour soutenir la candidature de Valery Giscard d'Estaing à l’Elysée. Quelques années plus tard elle participe à la création de l’UDF et y rencontre entre autres des figures centristes telles que Jean Lecanuet, Simone Veil ou encore Raymond Barre. C’est là aussi qu’elle fait la connaissance de François Bayrou.
Lorsque celui-ci est nommé ministre de l’Education nationale en 1993, à la faveur de la cohabitation, Marielle de Sarnez est d’abord sa conseillère spéciale, puis sa directrice de cabinet rue de Grenelle. C’est la première femme non-énarque à occuper un tel poste. En 1997 lorsque Lionel Jospin devient Premier ministre, elle devient secrétaire générale du groupe UDF de l’Assemblée pendant quelques mois.
En 1999, candidate sur la liste UDF, elle est élue au Parlement européen. Elle sera réélue à trois reprises jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron, qu’elle soutient, en 2017.
Le 17 mai 2017, forte de son expérience d’eurodéputée entre Bruxelles et Strasbourg, elle est nommée Ministre déléguée aux Affaires européennes dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe. Toutefois, cette expérience ministérielle sera de courte durée. A peine trois semaines après sa nomination, elle est mise en cause dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem, sur fond de soupçons d’emplois fictifs visant plusieurs députés européens. Des soupçons qu’elle a toujours qualifié d’ "affabulations".
Elue quelques jours plus tôt députée MoDem de la 11e circonscription de Paris, elle devient alors présidente de la prestigieuse commission des affaires étrangères et européennes de l’Assemblée nationale.
Energique, familière des sujets européens, l’infatigable militante centriste établit très vite de bonnes relations avec les députés membres de sa commission, du président du groupe La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, au souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.
A l’Assemblée, la patronne de la diplomatie parlementaire s’était notamment illustrée en janvier 2019 sur le plateau de LCP en réclamant une mobilisation internationale face au sort des 3 000 femmes Yezidis encore aux mains de Daesh.