L'Assemblée nationale rejette la première motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier

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Le député socialiste Olivier Faure à l'Assemblée nationale, le 8 octobre 2024.
Le député socialiste Olivier Faure à l'Assemblée nationale, le 8 octobre 2024.
par Soizic BONVARLETLéonard DERMARKARIAN, le Mardi 8 octobre 2024 à 20:40, mis à jour le Mercredi 9 octobre 2024 à 09:44

Défendue par les députés du Nouveau Front populaire (NFP), la première motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier a recueilli 197 voix sur les 289 nécessaires à son adoption. Un score légèrement supérieur aux 192 députés signataires de la motion au sein de l'alliance de gauche, mais largement insuffisant pour renverser le gouvernement.

"Les germes d’une contre-révolution conservatrice". C’est ainsi qu’Olivier Faure (Socialistes et apparentés), défendant à la tribune de l’Assemblée nationale la motion de censure signée par 192 députés du Nouveau Front populaire, a qualifié le gouvernement de Michel Barnier. Un angle d’attaque repris un peu plus tard par Clémence Guetté (La France insoumise), qui a dépeint les membres du gouvernement comme "une cohorte de réactionnaires, opposés au mariage pour tous, à la PMA et à l’avortement dans la Constitution".

Mais c’est le procès en illégitimité que les orateurs du NFP ont surtout nourri, ce mardi 8 octobre, évoquant un gouvernement qui "n'aurait jamais dû être nommé" et considérant que "le 7 juillet, c'est le NFP qui est arrivé en tête". "En l'absence de vrai compromis avec la gauche, vous ne demeurerez à Matignon que par le consentement de l'extrême droite", a aussi déclaré le Premier secrétaire du Parti socialiste à l’adresse de Michel Barnier.

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"Dans cet hémicycle, il n'y a de majorité absolue pour personne (...) parmi les majorités relatives, celle qui accompagne le gouvernement est la moins relative", lui a répondu le Premier ministre, avant de réitérer un certain nombre d'intentions formulées lors de sa déclaration de politique générale, dont celle d’assainir les finances publiques. "La réalité, c'est que nous dépensons trop", a martelé Michel Barnier à deux jours de la présentation du budget de l'Etat pour 2025 en Conseil des ministres.

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Si le gouvernement a trouvé un soutien prévisible en la personne de Laurent Wauquiez, le président du groupe Droite républicaine ayant fait part de son intention d’"aider" le Premier ministre à "réussir", il a également bénéficié, à ce stade au moins, d’une déclaration de non-agression de la part du Rassemblement national. "On ne censure pas, car un seul tweet de Marine Le Pen suffit à infléchir la position du Premier ministre sur la désindexation des salaires (...). Nous préférons exercer une pression sur un gouvernement de moindre mal", a ainsi déclaré Guillaume Bigot après s’être félicité de l’appel de Michel Barnier à la présidente de son groupe suite aux propos du ministre de l’Economie et des Finances, Antoine Armand. "Nous ne voulons pas d'une crise de régime", a en outre argué l'orateur du RN. 

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Pierre Cazeneuve (Ensemble pour la République) a pour sa part félicité le Premier ministre pour le "casting réussi" de son gouvernement, et pour avoir rassemblé la force "numériquement la plus importante" à l'Assemblée nationale, faisant valoir que les 220 députés du "socle commun" (ex-majorité présidentielle et Droite républicaine) étaient de fait plus nombreux que les 193 députés de l'alliance de gauche

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Comme attendu, la motion de censure du Nouveau Front populaire a échoué a être adoptée, recueillant 197 voix sur les 289 qui auraient été nécessaires pour renverser le gouvernement.