Alors que les débats dans l’hémicycle débutent lundi pour habiliter le gouvernement à légiférer par ordonnance, députés et sénateurs communistes dénoncent une réforme à "marche forcée" et préparent leur riposte.
Les parlementaires communistes veulent être en première ligne contre la nouvelle loi travail préparée par le gouvernement. Objectif : "éveiller les consciences" sur la "dangerosité" du texte. "Ce projet de réforme va réveiller le mouvement social", veut croire Pierre Dharréville. Le député communiste des Bouches-du-Rhône a tenu une conférence de presse commune, lundi à l'Assemblée nationale, avec son collègue Dominique Watrin, sénateur du Pas-de-Calais.
Les deux hommes sont les porte-paroles de leur groupe dans cette bataille législative. Rien qu'à l'Assemblée, le député promet "une centaine d'amendements" pour s'opposer au texte du gouvernement, mais également pour "proposer un code du travail du XXIe siècle", en s'attaquant notamment à la "financiarisation de l'économie".
Les élus PCF sont vent debout contre la philosophie du texte : "Laisser penser qu'il n'y a pas assez de flexibilité, que c'est ça qui crée le chômage, c'est un contre-sens économique !", critique Dominique Watrin, qui a siégé pendant 80 h au Sénat contre la loi El Khomri en 2016, et qui est prêt à remettre le couvert cette année.
À l'Assemblée, le groupe communiste a déposé une motion de rejet mais ne pourra pas la défendre, puisque c'est celle de la France insoumise qui a été tirée au sort (une seule motion de rejet par lecture est possible). Pierre Dharéville promet toutefois "beaucoup d'amendements convergents" avec les Insoumis, ce qui laisse augurer de délibérations assez longues toute la semaine dans l’hémicycle.
Le communiste s'étonne également du silence des députés la République en marche pendant les travaux en commission : "Cela nous interroge sur la nature de cette majorité, ses intentions..." D'ailleurs, le député souligne que la méthode des ordonnances, qui donne les mains libres au gouvernement sur le contenu des mesures, prive "d'abord les députés de la majorité de leurs prérogatives". "Tout cela laisse laisse à penser que le président se méfie de sa propre majorité", estime-t-il.
En plus de le bataille à la tribune, les élus communistes comptent préparer le terrain pour la mobilisation syndicale du lundi 12 septembre, qui sera un test grandeur nature pour les opposants à cette réforme du code du travail. Dernière cartouche que les communistes n'excluent pas d'utiliser à l'automne : la saisine du Conseil constitutionnel. Il faudra alors recruter au-delà de leurs propres rangs pour espérer rassembler la signature de 60 députés.