Suite aux élections législatives, la cote de popularité d'Emmanuel Macron recule de 6 points en juin, selon le baromètre Odoxa-Mascaret pour LCP-AN, Public Sénat et 20 titres de la presse quotidienne régionale, tandis que celle d'Elisabeth Borne est en chute de 10 points.
L'exécutif en difficulté au lendemain des élections législatives : selon le dernier baromètre politique d'Odoxa-Mascaret pour LCP-AN, Public Sénat et 20 titres de la presse quotidienne régionale*, la popularité d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne est en net recul au mois de juin.
Seuls 38% des Français interrogés estiment qu'Emmanuel Macron est un bon Président, un chiffre en baisse de 6 points par rapport au mois de mai. La cote du chef de l'Etat recule dans l'ensemble des familles politiques : -11 points chez les sympathisants de La France insoumise, -13 points chez les sympathisants socialistes, -5 points chez les sympathisants des Républicains, -4 points chez les sympathisants du Rassemblement national. Bien que la baisse soit beaucoup plus modérée, Emmanuel Macron perd aussi un point (94% d'opinions positives) au sein de sa propre famille politique, Renaissance (ex-LaREM).
Une défiance de l'opinion qui touche plus encore Elisabeth Borne : 65% des personnes sondées estiment qu'elle n'est pas une bonne Première ministre. Une popularité en chute de 10 points par rapport à la mesure de mai. La cheffe du gouvernement ne recueille que 33% d'opinion positives. C'est le score le plus faible depuis février 2019, lorsque le Premier ministre d'alors, Edouard Philippe, faisait face à la crise des gilets jaunes.
La baisse est marquée y compris au sein de sa propre famille politique : avec 74% de sympathisants de Renaissance qui estiment qu'elle est une bonne Première ministre, Elisabeth Borne enregistre une chute de 14 points.
Dans la cote d'adhésion du baromètre politique, Elisabeth Borne (27%) se classe en 5e position du palmarès, aux côtés d'Olivier Véran et Gabriel Attal (27%). Derrière Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire (28%), Marine Le Pen (36%) et surtout l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (44%). Emmanuel Macron, lui, n'est pas testé dans ce palmarès.
Parmi les sympathisants de gauche et d'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon (63% d'adhésion) est largement en tête devant Edouard Philippe (37%, -10 points) et l'Insoumis Adrien Quatennens (33%). Suivent Olivier Faure (31%), Sandrine Rousseau (30%) et Olivier Véran (27%). Parmi les sympathisants de droite et d'extrême droite, Marine Le Pen (78%) domine très largement les suivants Jordan Bardella (46%), Edouard Philippe (43%) et Eric Zemmour (39%).
Dans le classement du rejet, seules deux personnalités dépassent la barre des 50% : Eric Zemmour (66%) et Jean-Luc Mélenchon (52%). Marine Le Pen, troisième du classement, est rejetée par 46% des Français interrogés.
Odoxa a testé la popularité et l'image des deux nouvelles forces devenues incontournables à l'Assemblée nationale : la Nouvelle union populaire écologique et sociale et le Rassemblement national. Globalement, 63% des personnes interrogées ont une mauvaise opinion de l'alliance de gauche (contre 36%), tandis que 60% ont une mauvaise opinion du RN (contre 40%). Depuis mars 2011, l'opinion a fortement évolué vis-à-vis du Rassemblement national qui est passé de 12% à 40% de bonnes opinions.
Une majorité de Français sondés estime que ces deux forces politiques peuvent "amener le désordre" : 59% le pensent pour la Nupes et 57% pour le RN. Une majorité de Français pense également que leurs programmes respectifs sont "dangereux pour notre économie" : 54% de Français le disent pour la Nupes et 53% pour le RN. Et 50% des personnes interrogées pensent que la Nouvelle Union populaire est une "menace pour la démocratie", tandis que ce chiffre est de 51% pour le Rassemblement national.
La Nupes est, en revanche, perçue comme "défendant bien les classes populaires" pour 53% des personnes interrogées, tandis que ce chiffre est de 47% pour le Rassemblement national. Enfin, la Nouvelle union populaire est vue comme une "coalition unie" pour seulement 24% des sondés.
Parmi les personnes qui estiment se sentir proches des idées de la Nupes, 42% vivent en agglomération parisienne, contre 30% en milieu rural. Les sympathisants de la Nupes sont jeunes : 52% ont entre 18 et 24 ans, 21% ont plus de 65 ans. Ils sont par ailleurs plutôt diplômés : 41% ont un niveau supérieur au bac, tandis que 29% ont un niveau inférieur au bac.
Les proportions s'inversent pour le Rassemblement national : 47% des personnes qui affirment se sentir proches des idées du RN vivent en milieu rural et 28% en agglomération parisienne. Ils ont à 44% entre 50 et 64 ans et seulement 25% ont entre 18 et 24 ans. Et 43% des sympathisants du RN ont un diplôme inférieur au bac tandis que 29% ont un diplôme supérieur au bac.
Des résultats qui, suite aux élections législatives, confirment une France divisée en trois blocs : les électeurs qui soutiennent Emmanuel Macron d'une part et les électeurs qui s'opposent au Président en votant pour la Nouvelle Union populaire ou pour le Rassemblement national d'autre part.
*Sondage réalisé par Odoxa avec Mascaret pour LCP, Public Sénat et 20 titres de la presse quotidienne régionale auprès d'un échantillon de 1005 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus interrogés par internet les 22 et 23 juin 2022.