La mission d'information sur l'abstention ouvre vendredi une consultation publique sur le site de l'Assemblée nationale pendant le mois d'octobre. Objectif : tirer les leçons des records d'abstention lors des derniers scrutins et proposer des solutions pour relancer la participation électorale.
Deux Français sur trois ont boudé les urnes en juin lors des élections régionales et départementales. Le chiffre est historique alors que l'abstention grignote régulièrement des parts de marché électoral depuis trente ans. Au début de l'été, Richard Ferrand a lancé une mission d'information sur le sujet. Depuis septembre, sondeurs, universitaires, militants associatifs, anciens élus, techniciens, think tank sont auditionnés par les 26 députés qui composent cette mission .
Les experts ne seront cependant pas les seuls à être consultés. Tout le mois d’octobre, les députés ont décidé d'ouvrir une consultation publique sur le site de l'Assemblée nationale. Chaque Français est invité à donner son point de vue pour comprendre tant les "raisons conjoncturelles" que les "causes structurelles" qui sapent petit à petit la mobilisation électorale et in fine la légitimité de nos représentants.
"Nous avons besoin de réenchanter notre démocratie à travers la participation électorale, explique le rapporteur de la mission d'information Stéphane Travert à LCP. J'invite chacun à prendre un peu de son temps pour répondre à cette consultation en ligne pendant tout le mois d'octobre."
Alors que l'élection présidentielle, la plus déterminante sous la Ve République, est davantage épargnée par l'abstention, le tableau pourrait se noircir en 2022. Devant les députés, le directeur général d’IPSOS Jean-François Doridot a noté que les scrutins à venir - présidentielle et législatives - suscitent, pour le moment en tout cas, un intérêt moindre : "En septembre 2016, 67 % des personnes interrogées déclaraient être certaines d’aller voter ; elles sont 57 % en septembre 2021", a-t-il souligné.
Les députés sont ainsi à la recherche de mesures concrètes relancer l'intérêt des électeurs et d'éventuelles idées pour faciliter le vote. La reconnaissance du vote blanc, le vote électronique ou à distance, le regroupement des scrutins sont autant de pistes passées en revue, alors que la mission doit rendre ses conclusions en décembre.