Dans ce premier numéro, Ovidie dénonce l’influence des médias et de la culture populaire dans notre perception du genre et du sexe.
Le parcours d’Ovidie, unique en son genre, lui permet d’évoquer sa vision du féminisme. Par son histoire de vie et en voyant les inégalités entre les femmes et les hommes, le féminisme s’offre tout naturellement à elle. Le corps est au centre de sa perception du féminisme, elle a notamment réalisé un documentaire qui porte sur les violences gynécologiques. Ovidie parle également de « politisation de l’intime » qui associe la femme à un sentiment de désir dans la société sexiste qu’est la nôtre. Le féminisme intervient pour elle, au-delà de l’incarnation de l’égalité homme-femme, comme une connexion possible entre femmes et une reprise en main de leur corps. Même si Ovidie a quelques craintes pour l’avenir, elle garde tout de même bon espoir pour la génération Z, influencée par le mouvement MeToo, qui peut faire progresser la cause des femmes par la sororité et le dialogue.
Dans cet entretien, Michelle Perrot nous offre un éclairage sur les racines et l’évolution du féminisme à travers les âges, nous permettant ainsi de comprendre les enjeux contemporains.
Michelle Perrot est l'une des grandes spécialistes de l’histoire des femmes. Elle a notamment codirigé avec George Duby L’histoire des femmes en Occident (Perrin). Grâce à son approche historique, combinée à son vécu, elle retrace l’origine du terme « féministe », depuis sa création par Alexandre Dumas jusqu'au mouvement MeToo, en le définissant comme une réappropriation par les femmes de leur propre personne. Évoquant les progrès du féminisme, qui a franchit depuis le mouvement de libération des femmes des années 1960 de nombreuses frontières, elle remet cependant cette évolution en perspective. Le féminisme est selon elle le produit d’une analyse complexe, sans cesse remis en cause : au-delà d’un mode d’action, c’est un courant de pensée qui permet de reconsidérer le monde et soi-même en tant que femme.
Alice Coffin explique comment les idéaux féministes devraient se traduire en actions concrètes dans la société.
Irène Théry s’intéresse aux évolutions des rapports entre les sexes et les générations. Elle est devenue féministe en 1972, lors de son arrivée à Paris. Peu de temps après, elle décide de s’orienter vers les sciences humaines afin d'étudier la place des femmes dans la société. Elle se spécialise autour des thèmes de la famille et de la vie privée.
Pour elle, les relations entre les genres ne s’expliquent pas par une domination d'une classe sur une autre, mais plutôt par des relations sociales basées sur des règles, des habitudes, des mœurs, des significations et des valeurs. Elle souligne également un engagement désormais plus marqué des hommes pour la cause des femmes et les progrès accomplis par sa génération dans les relations entre les deux sexes.
"Les grands entretiens" est une collection d’interviews diffusées sur LCP.
Oubliez les plateaux de télévision placés sous le feu des projecteurs, oubliez les éclats de voix des débats et la frénésie de l’actualité, place à une rencontre singulière avec une personnalité du monde politique, des arts, du spectacle ou de la société civile. Une volonté affichée de laisser s’exprimer les émotions, la force des mots, le poids des silences et l’intensité des regards. Le décor est plongé dans l’obscurité, une mise en images tout en profondeur et en élégance où seuls les visages du présentateur et de son invité s’éclairent dans l’intensité de cet échange. Le journaliste-interviewer choisit le thème de ces entretiens et recueille la parole des personnalités.