Le procès, Prague 1952-débatdoc mardi 3 septembre à 20h30

À Prague, en 2018, des ouvriers retrouvent dans un entrepôt abandonné des bobines de film qui y avaient été dissimulées depuis la chute du Mur de Berlin. Ce sont les images du Procès Slansky qui fut, en 1952, il y a exactement 70 ans, un sommet de la terreur stalinienne et de son antisémitisme : une macabre mise en scène où 14 hauts-dirigeants du régime communiste, juifs pour la plupart, furent accusés de crimes imaginaires et contraints, par la torture et les menaces, à faire l’aveu public de leur culpabilité, toute aussi imaginaire. Onze d’entre eux furent condamnés à mort, et pendus.

Ce procès est entré dans l’imaginaire collectif grâce au film de Costa-Gavras, L’Aveu, porté par l’inoubliable interprétation d’Yves Montand et adapté du livre éponyme d’Artur London, l’un des seuls survivants parmi les accusés.

Il est d’autant plus troublant de voir, parvenues jusqu’à nous, les authentiques images de ce procès. A l’aide de ces archives exceptionnelles récemment restaurées et d’une plongée captivante dans les archives de la police secrète, Ruth Zylberman est partie à la rencontre de ces familles brisées afin de retracer la trajectoire complexe de trois de ces hommes : Rudolf Slansky, Artur London et Rudolf Margolius.

Trois communistes, trois hommes détruits par un monde qu’ils avaient contribué à édifier et où le mensonge devenu loi parvint à subvertir, au-delà même du champ politique, les liens les plus élémentaires de la société humaine jusque dans ses retranchements les plus intimes.

Une indistinction délétère entre vérité et mensonge aux échos tragiquement contemporains.