Vitesse limitée à 80 km/h : "Arrêtez d’emmerder les Français !", dit Arnaud Viala (LR)

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par Jason Wiels, le Mardi 16 janvier 2018 à 17:03, mis à jour le Vendredi 3 juillet 2020 à 18:29

Le plan sécurité routière du gouvernement ne passe pas chez bon nombre de députés, notamment chez Les Républicains. Le député Arnaud Viala a sonné mardi la charge contre le Premier ministre, dénonçant une réforme appliquée "sans études, ni débat". Côté Sénat, la droite veut une mission d'information et regrette l'absence d'un "véritable travail préliminaire".

La droite parlementaire s'est faite mardi le porte-voix des associations d'automobilistes à l'Assemblée nationale. Le LR Arnaud Viala a vivement critiqué le contenu du plan de sécurité routière dévoilé la semaine dernière, notamment la mesure consistant à baisser de 90 à 80km/h la vitesse maximale sur les routes du réseau secondaire (hors routes à deux fois deux voies).

Que dites-vous aux Français des territoires ruraux, comme ceux de mon département de l'Aveyron, pour lesquels votre mesure concerne 98% du réseau routier, puisqu'il n'y a quasiment que des routes secondaires sans séparateur...Arnaud Viala, député LR de l'Aveyron

Un vrai sujet de "compétitivité" et d'"attractivité" selon l'élu, qui regrette une réforme appliquée "sans études, ni débat", et qui provoque des remous jusque dans la majorité présidentielle. "Une décision incompréhensible" selon lui, alors que, citant Georges Pompidou, il vaudrait mieux "arrêter d'emmerder les Français".

Rendez-vous en 2020

Face à la charge, Édouard Philippe a campé sur ses positions : "Chaque année, 3 500 décès sur les routes françaises, 72 000 blessés dont 25 000 graves : c'est la population de Rodez, dans l'Aveyron !", égrène-t-il. Pour le Premier ministre, ce sont les comportements et en particulier la vitesse qui sont d'abord en cause dans les accidents sur les routes secondaires.

Même s'il sait la mesure impopulaire, le chef du gouvernement assume et renvoie les parlementaires à 2020, pour juger sur pièces les effets de son plan sécurité routière.

La droite mobilisée au Sénat

Côté Sénat, quelque 50 sénateurs LR et centristes ont demandé le 12 janvier la création d'une mission d'information parlementaire sur cette décision gouvernementale. Les conclusions de la mission pourront être publiées avant l'été "sachant que le gouvernement envisage une mise en oeuvre des mesures au mois de juillet 2018", écrit Michel Raison (LR), à l'origine de cette initiative.

"En imposant unilatéralement des mesures hâtives, en clamant vouloir assumer le mauvais rôle, le Premier ministre a rejeté tout esprit de pédagogie", affirme-t-il. Selon lui, "toute politique ambitieuse - surtout en matière de sécurité routière - doit être empreinte d'une forte acceptabilité sociale. C'est pourquoi un véritable travail préliminaire aurait dû précéder une telle décision".