Le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a confirmé jeudi devant les députés que son groupe allait exercer ses "options de vente" et sortir de ses coentreprises avec l'américain General Electric (GE) dans l'énergie.
C'est la seule information que les députés ont vraiment réussi à obtenir : Henri Poupart-Lafarge a confirmé que l'"avenir d'Alstom était dans le ferroviaire", et qu'il abandonnera progressivement ses dernières activités dans le domaine de l'énergie en vendant ses actions à General Electric dans leurs trois coentreprises.
Lors de son audition, jeudi par la commission d'enquête sur la politique industrielle de l'État, le PDG d'Alstom a esquivé la plupart des questions, notamment celles du président de la commission Olivier Marleix (LR), qui a tenté en vain d'en savoir plus sur les conditions de la vente de la branche énergie du groupe français à l'Américain, en 2014.
Les trois coentreprises entre les deux groupes, valorisées pour un total d'environ 2,5 milliards de dollars, sont dans les réseaux, les énergies renouvelables et le nucléaire. Alstom détient une participation minoritaire dans chacune, avec une option de vente à l'échéance septembre 2018.
General Electric (GE) en aura donc bientôt "la propriété pleine et entière avec une nuance sur la partie nucléaire" qui doit encore faire l'objet de discussions, a précisé Henri Poupart-Lafarge, qui assume ce désengagement.
La coentreprise dans les énergies renouvelables inclut le site de Grenoble, spécialisé dans l'énergie hydraulique, où General Electric a annoncé un plan social d'ampleur.
Les deux coentreprises et la joint-venture entre Alstom et General Electric (Source : Guerre fantôme : la vente d'Alstom à General Electric, documentaire)
Lors de l'accord conclu en octobre entre Alstom et Siemens, le groupe français avait déjà suggéré qu'il vendrait toutes les parts qu'il détenait dans ces trois coentreprises créées avec General Electric au moment de leur mariage en 2014.
Le produit de ces ventes doit notamment permettre de verser aux actionnaires un dividende extraordinaire à l'occasion de la prise de contrôle par Siemens d'Alstom, désormais recentré sur les transports.
Alors que les syndicats d'Alstom dénonce un actionnariat "dormant" dans ces coentreprises depuis trois ans, le PDG a assuré que "les règles ont été établies dès le départ sur le rôle d'Alstom dans les joint-venture", à savoir "être là pour vérifier un certain nombre de décisions stratégiques", et qu'"il n'y a pas eu matière à agir" pour le groupe français.
L'ancien ministre de l'conomie Arnaud Montebourg, interrogé mercredi par cette même commission, a proposé "que le gouvernement se débrouille pour faire un accord de place avec l'ensemble des investisseurs pour racheter ces entreprises qui sont très profitables".
(Avec AFP)