Le groupe Écologiste a tenu sa conférence de presse de rentrée mercredi 28 septembre à l'Assemblée nationale. L'occasion de présenter son "plan de rupture" pour le climat, dont une partie des propositions sera déclinée sous forme d'amendements au projet de loi de finances. Cyrielle Chatelain est également revenue sur l'affaire Bayou, qui secoue les rangs du groupe qu'elle préside désormais seule.
Une semaine après la conférence de presse de rentrée de La France insoumise, durant laquelle un certain malaise était palpable à l'évocation de l'affaire Quatennens, le groupe Écologiste lui a emboîté le pas ce 28 septembre. Également en prise avec des accusations visant l'un de ses chefs de file en la personne de Julien Bayou, dont une ex-compagne a effectué un signalement relatif à des violences psychologiques à la cellule interne d'Europe Écologie - Les Verts, le groupe a tenu à montrer que son travail parlementaire n'en était pas affecté.
"Julien Bayou a le droit de se défendre", a déclaré Cyrielle Chatelain, désormais amenée jusqu'à nouvel ordre à diriger seule le groupe qu'elle co-présidait avec ce dernier. La députée de l'Isère a cependant martelé que la priorité politique de son groupe était "d'écouter les femmes". Outre l'enquête interne menée par la cellule d'Europe Écologie - Les Verts dédiée à la prévention et au traitement des violences sexistes et sexuelles, Cyrielle Chatelain s'est prononcée pour la création d'une haute autorité indépendante qui recueillerait les témoignages de femmes engagées au sein de partis politiques. Elle a ainsi affirmé la nécessité de s'interroger sur "les structures pour accueillir la parole des femmes, et faire en sorte que des femmes qui veulent militer, s'engager en politique, puissent le faire sereinement".
Cyrielle Chatelain a aussi évoqué une "charte", déjà en préparation avant l'émergence d'accusations contre Julien Bayou, visant à édicter les bonnes pratiques pour mieux lutter contre les violences sexistes et sexuelles qui pourraient exister au sein du microcosme parlementaire. Ce texte, sur lequel planche le groupe et qui devrait paraître en octobre, sera assorti de sessions de formation qui seront mises en place "dans les mois qui viennent".
Réagissant, par ailleurs, aux propos du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui a déclaré, le 27 septembre, qu'il était temps de "siffler la fin de la récréation", et qu'"il n'y [avait] pas de code de déontologie mis en place par tel ou tel parti", Cyrielle Chatelain a déclaré : "Je n'ai aucune leçon de morale à recevoir du ministre de la Justice", jugeant ses dires "méprisants".
Le principal objet de la conférence était cependant la présentation par les députés du groupe de ses grandes orientations pour la session parlementaire à venir. Particulièrement en pointe sur les sujets liés aux transports et au logement, ils proposent la relance du ferroviaire pour un coût de 100 milliards d'euros sur trois ans, ainsi que la taxation du kérosène sur les vols intérieurs et les jets privés. "Nous voulons prendre à l'avion pour donner au train", a ainsi déclaré Eva Sas, la députée de Paris assumant le parallèle avec Robin des bois.
Sur le logement, Aurélien Taché a évoqué l'instauration d'un "vrai droit à la rénovation et à vivre dans un logement digne", au travers d'un investissement de 10 milliards d'euros. En matière d'accès à une vie digne, Nicolas Thierry a pour sa part évoqué une alternative au bouclier tarifaire du gouvernement, en opérant un distinguo entre énergie "vitale" et "superflue", et en assurant un accès de tous aux besoins de première nécessité, tout en ponctionnant davantage l'ébriété énergétique.
Certaines de ces mesures seront proposées au travers d'amendements au projet de loi de finances pour 2023, dont l'examen débutera le 10 octobre dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.