"Uber Files" : la gauche attaque Emmanuel Macron, l'exécutif se défend

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Danielle Simonnet interroge Olivia Grégoire sur les Uber Files, le 12 juillet à l'Assemblée nationale (LCP)
par Jason Wiels, le Mardi 12 juillet 2022 à 11:36, mis à jour le Vendredi 2 juin 2023 à 15:27

Selon Le Monde, un "deal secret" a été noué entre l'entreprise américaine et Emmanuel Macron lorsqu'il était ministre de l'Économie. La gauche demande une commission d'enquête. Le RN veut une mission d'information. La polémique a fait l'objet d'une passe d'armes dans l'hémicycle lors des questions au gouvernement. 

Les questions au gouvernement ont redémarré mardi dans l'hémicycle avec une polémique au plus haut sommet de l'État. Pour les partis de la Nupes, pas de doute : les révélations des Uber Files sont même un "scandale d'État". La coalition de gauche souhaite donc creuser davantage les révélations faites dimanche par le Consortium international des journalistes d'investigation sur la base de milliers de documents internes à l'entreprise américaine de VTC.

Danielle Simmonet (LFI) a vivement interrogé le bancs des ministres à partir de l'article du Monde qui raconte comment Emmanuel Macron, lors de ses années à Bercy, aurait aidé le géant du transport dans le but de faire évoluer la réglementation en sa faveur, lors de rendez-vous absents de son agenda officiel :

Nombre de réunions, coups de fil ou sms gardés secrets entre dirigeants d'Uber et EM ont donc permis des deals secrets à Bercy pour torpiller la loi, alléger les réglementations, commander des amendements clés en main. Danielle Simmonet, le 12 juillet 2022

Pour l'élue insoumise, Emmanuel Macron devenu "VRP en chef d'un géant de l'évasion fiscal" a agi "contre l'avis de son gouvernement et de notre administration", le gouvernement de Manuel Valls œuvrant à l'époque pour légiférer plus strictement sur l'arrivée de ce nouvel acteur sur le marché.

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Plus tôt lors d'un point presse, le député communiste Sébastien Jumel a dénoncé un "flagrant délit de connivence" entre Uber et le "président de l'Uber République". Son collègue Pierre Dharréville a confirmé la volonté de la Nupes de créer une commission d'enquête sur le sujet. Il faudra néanmoins attendre septembre et la session ordinaire de l'Assemblée nationale pour faire valoir ce droit (une commission par an et par groupe politique), les élus PCF ayant souligné travailler "encore sur le périmètre exact" de cette future commission.

Très critique également à l'égard du chef de l’État, le Rassemblement national réclame une mission d'information et un droit de suite qui approfondirait les travaux d'une précédente commission d'enquête sur Alstom. 

Simplement "son travail" ?

Sur le banc des ministres, Olivia Grégoire, nouvelle ministre chargée des PME, est montée au créneau pour défendre l'action de l'ancien ministre de l'Économie devenu Président :

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La ministre a rappelé que dans ses fonctions à Bercy, Emmanuel Macron avait aussi reçu "Netflix, AirBnb, Tesla ou Doctolib (...) parce que ces acteurs sont au coeur de l'économie d'aujourd'hui". En revanche, elle n'a pas répondu à l'implication de l'ancien lobbyiste en chef d'Uber Europe, Mark MacGann, pour lever des fonds au service de la campagne du candidat Emmanuel Macron en 2017.

Pendant cette passe d'armes dans l'hémicycle, Emmanuel Macron a lui-même réagi publiquement à la polémique. "S’ils ont créé des emplois en France, je suis hyper fier de ça et, vous savez quoi, je le referais demain et après-demain",  a-t-il commenté sur le fait qu'un ministre reçoive des dirigeants d’entreprises étrangères dans le cadre de ses fonctions. "Le ministre que j'étais a fait son travail, a-t-il assumé tout en de relativisant le caractère secret de ses réunions avec le géant américain : "Cela a toujours été officiel, avec des collaborateurs."