Service national universel : un projet de "cohésion nationale", explique Sarah El Haïry

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Dos du haut d'uniforme porté par les jeunes Français participant au Service national universel (SNU). Crédits : Frédéric Schleiber et Agence Hans Lucas via AFP
Dos du haut d'uniforme porté par les jeunes Français participant au Service national universel (SNU). Crédits : Frédéric Schleiber et Agence Hans Lucas via AFP
par Léonard DERMARKARIAN, le Jeudi 20 juillet 2023 à 23:00, mis à jour le Vendredi 21 juillet 2023 à 11:55

Auditionnée à l'Assemblée nationale, l'ex-secrétaire d’Etat à la Jeunesse et au Service national universel, Sarah El Haïry, est venue présenter un bilan du SNU appelé à être étendu à partir de la rentrée scolaire, quelques heures avant de changer de fonction au sein du gouvernement lors du remaniement annoncé jeudi 20 juillet. 

Bilan et perspectives du Service national universel (SNU) avant de passer le relais sur ce dossier à sa successeure... C'est l'exercice auquel s'est prêtée Sarah El Haïry devant la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, jeudi 20 juillet, quelques heures avant le remaniement du gouvernement annoncé dans la soirée. Un remaniement à l'issue duquel Sarah El Haïry - jusque-là secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel est devenue secrétaire d'Etat chargée de la Biodiversité - tandis que la députée Renaissance Prisca Thévenot lui a succédé dans son ancienne fonction.  

Le Service national universel, engagement de campagne d'Emmanuel Macron en 2017 pour "renforcer le lien armées-Nation", connaît une mise en place expérimentale depuis 2019, notamment à travers un "séjour de cohésion" qui rassemble des jeunes Français de 15 à 17 ans. Après le rapport du Sénat paru en mars 2023, l'audition de la Secrétaire d'Etat a permis aux députés de faire un point sur le dispositif, soutenu par la majorité et la droite, mais critiqué par la gauche et jugé insuffisant par le Rassemblement national.

"Renforcer la cohésion nationale"

Présentant le SNU comme un "projet inclusif" pour "renforcer la cohésion nationale" et construire le "rêve français", Sarah El Haïrya souligné que celui-ci ne se résumait pas au séjour de cohésion mais à des "apprentissages" permettant à la jeunesse de s'engager. Après trois années de mise en œuvre expérimentale, l'ex-secrétaire d'Etat chargée du Service national universel a présenté différents chiffres reflétant une "progression" du dispositif : alors que 2 000 jeunes avaient effectué un séjour de cohésion lors de l'année de lancement en 2019, ils ont été 40 000 l'effectuer cette année.

Quelques heures avant de changer de fonction au sein du gouvernement, Sarah El Haïry a, en outre, confirmé l'annonce faite en juin dernier consistant à permettre "à des élèves de seconde, issus de lycées volontaires, de réaliser le séjour de cohésion de douze jours – première étape du SNU - sur le temps scolaire". Les candidatures seront ouvertes jusqu'au mois d'octobre, avant de premiers séjours au mois de mars 2024 - un projet jugé "inadapté" par des acteurs de l’Éducation nationale, comme le SGEN-Cfdt (voir ici) ou le syndicat SE-UNSA (voir ).

Pour les oppositions, le SNU est un "gadget présidentiel" ou un "dispositif fourre-tout"

Les groupes de la majorité (Renaissance, Démocrate, Horizons) ont salué les réussites du dispositif depuis sa mise en place - un point de vue partagé par le député Les Républicains Francis Dubois, qui a appelé le gouvernement à généraliser le Service national universel. Une demande également formulée par les députés de la coalition présidentielle.

Favorable à une généralisation, le Rassemblement national a, quant à lui, reproché au gouvernement l'insuffisance du dispositif, notamment en termes de capacités d'accueil des jeunes de 15 à 17 ans pour participer aux séjours de cohésion. Caroline Parmentier a ainsi estimé que le SNU avait un "côté gadget présidentiel" et avait "raté son objectif de mixité sociale."

De leur côté, les groupes de la Nupes ont exprimé leur rejet du dispositif. Leo Walter (La France insoumise) a appelé à "renoncer au SNU", tandis que Jean-Claude Raux (Ecologiste) a critiqué "l'uniformisation d'une classe d'âge en uniforme" et que Fatiha Keloua Hachi (Socialistes) a fait part d'inquiétudes relatives à l'encadrement d'un public mineur et de la "sécurité" des jeunes. Enfin, la députéé communiste Soumya Bourouaha (Gauche démocrate et républicaine) a qualifié le SNU de dispositif "fourre-tout" qui coûte "très cher".

"Il n'y a pas un euro qui est mal dépensé dans le Service national universel", a notamment rétorqué Sarah El Haïry. 

Après avoir porté le dossier jusque dans les dernières heures de son passage au secrétariat d'Etat à la Jeunesse et au Service national universel, Sarah El Haïry occupe donc une nouvelle fonction au sein du gouvernement. Et c'est Prisca Thévenot qui sera chargée de mettre en œuvre les prochaines étapes du SNU.