Retraites : Marine Le Pen dénonce une "manœuvre abjecte" à propos de messages reçus par des députées RN

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Marine Le Pen (RN) à l'Assemblée nationale, lundi 6 février 2023
Marine Le Pen (RN) à l'Assemblée nationale, lundi 6 février 2023
par Raphaël Marchal, le Lundi 6 février 2023 à 21:22, mis à jour le Mardi 7 février 2023 à 13:37

Marine Le Pen a dénoncé une "manœuvre" ayant visé plusieurs députées de son groupe qui ont reçu des messages inquiétants destinés, selon elle, à tenter de faire tomber la motion référendaire déposée par le Rassemblement national sur la réforme des retraites. La présidente du groupe RN a indiqué qu'une plainte sera déposée. 

"Une manœuvre dégueulasse et indigne." Ce lundi 6 février en début de soirée, Marine Le Pen s'est indignée d'une tentative de déstabilisation de son groupe, lors d'une étape stratégique de l'examen de la réforme des retraites.

En séance publique d'abord, puis à la sortie de l'hémicycle, la présidente des députés du Rassemblement national, a indiqué que trois ou quatre élues de son groupe avaient reçu un message vocal, leur indiquant qu'un de leurs enfants était hospitalisé, afin de les pousser à quitter l'hémicycle. Or, à ce moment là, les députés abordaient l'examen de la demande de référendum déposée par le RN. Or, comme le prévoit le règlement de l'Assemblée, la motion référendaire "n’est appelée que si la présence effective en séance des signataires est constatée au moment de l’appel" dans l'hémicycle. L'absence de l'une des élues aurait donc suffi à faire tomber la motion du RN, avant même qu'elle ne soit votée.

Laurence Robert-Dehault (RN), destinatrice de l'un de ces messages, a fait écouter aux médias présents à l'Assemblée le message qu'elle a reçu. "L'un de vos proches vient d'être hospitalisé", peut-on entendre depuis son portable, l'interlocuteur se présentant comme travaillant dans un "centre hospitalier".

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a demandé à Marine Le Pen de lui transmettre "une copie des messages reçus pour qu'on puisse regarder ce qu'il en est". Et la présidente de la commission des affaires sociales, Fadila Khattabi (Renaissance), s'est indignée des intimidations qui peuvent viser les élus quelle que soit leur étiquette politique. "Une fois n'est pas coutume, je vais être tout à fait d'accord avec Madame Le Pen. En ce moment, nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d'intimidation, j'en ai reçu une, avec des menaces sur nos familles, nos enfants", a-t-elle déploré. 

Marine Le Pen annonce une plainte

"Nous allons évidemment déposer plainte et faire analyser les messages", a annoncé la présidente du groupe Rassemblement national, qui compte sur l'enquête policière pour démasquer les auteurs de ces appels. Marine Le Pen n'a pas écarté un "coup interne à cette Assemblée" puisqu'il faut "bien connaître la procédure". "Je n'accuse personne", a-t-elle complété, insistant davantage sur sa volonté de "trouver qui sont ces tordus". "J'espère que la justice pourra être saisie et les condamnera extrêmement lourdement."

Marine Le Pen s'est cependant félicitée que la manoeuvre qu'elle a dénoncé n'ait pas eu les résultats escomptés, les élues concernées s'étant, selon elle, aperçues de la supercherie en constatant avoir été plusieurs à être destinatrices de messages similaires. Tous les signataires étant présents dans l'hémicycle lors de l'appel de leur nom, la motion a finalement pu être examinée. Et rejetée par 272 voix contre 101, les députés de la Nupes ayant, quant à eux, très largement déserté les bancs de l'hémicycle pour boycotter la motion du RN. 

Fadila Khattabi (Renaissance) également menacée

Peu après les révélations de Marine Le Pen, Fadila Khattabi (Renaissance) a à son tour dénoncé les intimidations dont font plus largement l'objet les parlementaires. "En ce moment, nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d'intimidation, j'en ai reçu une, avec des menaces sur nos familles, nos enfants", a déploré la présidente de la commission des affaires sociales. Au micro de LCP, elle a ajouté que le courrier était accompagné de "poudre blanche", un point loin d'être "anodin". "C'est déplorable d'intimider la représentation nationale que nous sommes."

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Lettre menace Khattabi