Quelles sont les principales mesures que proposent les prétendants à l'Élysée pour augmenter le pouvoir d'achat des Français ? Hausse des salaires, revalorisation des pensions, baisse ou suppression d'impôts et de taxes, coups de pouce sur l'énergie... Tour d'horizon des programmes.
Moins de cotisations pour la Sécurité sociale, plus de salaire net dans la poche des travailleurs. C'est la recette utilisé par la plupart des candidats de droite et d'extrême droite pour revaloriser les fiches de paie. Valérie Pécresse vise 10% en plus sur le quinquennat, hors inflation, en supprimant les cotisations vieillesse et en demandant aux entreprises de "prendre part" à cet objectif. La hausse est identique chez Marine Le Pen, mais celle-ci vise des revalorisations pour les salaires jusqu'à trois Smic. Éric Zemmour prône une baisse progressive de la CSG jusqu'à 2000 euros par mois afin de dégager "un treizième mois" et une prime "zéro charge" jusqu'à trois fois le salaire net mensuel.
À gauche, les candidats souhaitent d'abord agir sur le niveau du Smic : 1400 euros net pour Jean-Luc Mélenchon, 1500 euros pour Fabien Roussel et une hausse annoncée de 10% pour Yannick Jadot et 15% pour Anne Hidalgo. Des conférences sociales seraient aussi organisées lors d'un éventuel quinquennat Mélenchon pour "revaloriser les métiers du soin, du lien et du contact", comme lors d'un quinquennat Hidalgo qui viserait "les secteurs essentiels" révélés par la pandémie.
Concernant les agents publics, c'est avec Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel que leur traitement augmenterait le plus fortement, les deux candidats promettant de rattraper le gel quasi constant du point d'indice depuis 2010, soit environ 30% de hausse.
Emmanuel Macron ne promet pas de hausse de salaire directe, mais de relever le plafond de la prime, sans charges ni impôt, qui peut être versée chaque année par l'employeur. Le président-candidat propose de tripler le plafond de cette prime qui passerait de 1000 à 3000 euros (et de 2000 à 6000 euros en d'accord d'intéressement dans l'entreprise) dès l'été. Il souhaite aussi baisser les charges des indépendants et généraliser le compte épargne temps pour que tous les salariés puissent en bénéficier et conserver les droits acquis lorsqu'ils changent d'entreprise. Le CET permet aux salariés de convertir des jours de congés ou de RTT en salaires. Valérie Pécresse propose, quant à elle, une "conversion sans limite des RTT en salaire".
Très convergents sur le sujet, la plupart des candidats proposent une retraite plancher : aucune pension sous le Smic pour Valérie Pécresse comme pour Jean-Luc Mélenchon (avec le Smic "revalorisé") pour les carrières complètes, 1100 euros pour Emmanuel Macron ou encore une revalorisation "jusqu'à 600 euros des retraites sous les 1300 euros" pour Éric Zemmour. Marine Le Pen, ainsi qu'Anne Hidalgo, misent sur un minimum vieillesse à 1000 euros, lequel ne nécessite pas une carrière complète pour être versé. Quant à Fabien Roussel, les pensions atteindraient "75% du revenu net dans le public comme le privé". Emmanuel Macron propose aussi de les indexer sur l'inflation "dès cet été", au lieu d'attendre le débat budgétaire de l'automne, où se discute traditionnellement la revalorisation des pensions.
En revanche, ces hausses impliquent des contreparties sur l'âge de départ à la retraite pour Éric Zemmour (64 ans), Emmanuel Macron et Valérie Pécresse (65 ans). Statu quo pour Marine Le Pen, Yannick Jadot et Anne Hidalgo (62 ans). Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel promettent de revenir à 60 ans.
La plupart des candidats comptent retoucher l'existant plutôt que de remettre à plat la fiscalité française. À commencer par la suppression de la redevance audiovisuelle. Ces 138 euros annuels, qui financent la télévision et la radio publiques, sont dans le viseur de Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, avec des conséquences différentes selon les candidats pour l'avenir de l'audiovisuel public.
Côté impôt sur le revenu, Marine Le Pen souhaite en exonérer totalement les moins de 30 ans. À gauche, les candidats préfèrent créer de nouvelles tranches pour davantage lisser le barème et faire baisser la pression fiscale sur les foyers les moins aisés. C'est ce que proposent Yannick Jadot, Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, ce dernier promettant une baisse pour les revenus inférieurs à 4000 euros par mois, et une hausse au-delà.
Parmi les nouvelles prestations, Valérie Pécresse veut créer une nouvelle allocation de "900 euros par an dès le premier enfant, jusqu'à ses 18 ans" et Fabien Rousse un revenu étudiant de 850 euros par mois. Yannick Jadot se distingue des autres candidats par un revenu citoyen "autour de 918 euros", sans contrepartie et dès 18 ans. Un socle dont le financement serait partiellement abondé par la fusion du RSA, des APL et de la prime d'activité. Anne Hidalgo mise plutôt sur une dotation de 5000 euros pour chaque jeune à ses 18 ans.
Enfin, Emmanuel Macron souhaite rendre le versement des principales allocations (RSA, APL, prime d'activité...) automatique, avec concernant le RSA une contrepartie de "15 à 20h par semaine d'insertion vers l'emploi".
Alors que les prix de l'énergie flambent, tous les candidats ont des solutions pour soulager le porte-monnaie des Français. Éric Zemmour demandera aux entreprises de rembourser les frais de carburant des salariés dans la limite de 40 euros par mois. Valérie Pécresse compte supprimer la TVA sur l'électricité et indexer le barème des indemnités kilométriques sur les prix du carburant.
Marine Le Pen agirait aussi sur la fiscalité, en passant la TVA de 20 à 5,5% sur les produits énergétiques (carburant, fioul, gaz et électricité), tout comme Anne Hidalgo, qui le ferait de manière "transitoire" sur le carburant.
Jean-Luc Mélenchon utiliserait l'arme du blocage des prix de l'énergie, ainsi que Fabien Roussel qui, par la renationalisation d'EDF, espère trouver les moyens de "diviser par deux les factures d'énergie". Yannick Jadot soutiendrait les 5,8 millions de foyers les plus modestes par un chèque de 400 euros.
Emmanuel Macron n'a, quant à lui, pas proposé de nouvelle mesure sur le sujet, alors que son gouvernement baissera de 15 centimes le prix des carburants à la pompe à partir du 1er avril et qu'un "bouclier tarifaire" a été mis en place en fin d'année dernière.