L'ancien Premier ministre, Jean Castex, sera auditionné mercredi 9 novembre par les députés de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire. Sa nomination à la tête de la RATP, proposée par Emmanuel Macron, doit être validée par un vote des commissions compétentes du Parlement. Une audition à suivre en direct sur les réseaux sociaux de LCP, à partir de 9h30.
Un ancien Premier ministre nommé à la présidence de la Régie autonome des transports parisiens ? Jean Castex est auditionné, mercredi à 9h30, par la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée nationale. Après les sénateurs, qui ont entendu l'ancien Premier ministre mardi en fin de journée, les députés doivent se prononcer sur sa nomination, proposée par le chef de l'Etat, au poste de président-directeur général de la RATP
A la veille d'une grève qui s'annonce majeure dans les transports parisiens, Jean Castex répondra aux questions des députés de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire qui, avec leurs homologues du Sénat, ont la charge de valider, ou pas, cette nomination. Pour faire barrage à l'ancien Premier ministre, il faudrait que 3/5 des députés et sénateurs des commissions compétentes votent contre la proposition d'Emmanuel Macron. De son côté, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a déjà validé la candidature de l'ancien Premier ministre, en l'assortissant de contraintes strictes.
Jean Castex devra s'abstenir de "toute démarche, y compris de représentation d'intérêts", auprès "des membres du Gouvernement en exercice qui l’étaient également lorsqu’il était Premier ministre ainsi que des membres de son cabinet qui occupent encore des fonctions publiques" pendant trois ans. Si sa nomination est validée par le Parlement, Jean Castex ne pourra donc pas lui-même contacter l'actuelle Première ministre Elisabeth Borne, ni le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune. Cette interdiction vaut aussi pour "les services qui étaient placés sous son autorité directe lorsqu’il était Premier ministre", jusqu’au 16 mai 2025.
Cette audition intervient dans un contexte troublé pour la RATP, accusée d'offrir à ses utilisateurs un service dégradé, notamment en raison d'un manque de personnels. "Jean Castex va devoir se retrousser les manches pour rétablir la qualité de service qui s’est nettement dégradée depuis la rentrée", a d'ores-et-déjà prévenu la présidente de la région Ile-de-France et d'Ile-de-France mobilités, Valérie Pécresse, dans une interview au Parisien publiée le 6 novembre. " À la rentrée, nous avions constaté un vrai problème sur les bus en Île-de-France, surtout à la RATP", a expliqué l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, ajoutant que "la détérioration de l’offre s’est étendue au métro (...) dans des proportions inacceptables". Selon Valérie Pécresse, "il est temps de revenir à 100 % de l’offre d’avant-Covid".
L'opposition de gauche à la région Ile-de-France a pour sa part saisit la Défenseure des droits, estimant que la situation actuelle prive "les usagers d'un droit à la mobilité dans des conditions dignes". Dans un communiqué transmis à l'AFP, les élus insoumis, écologistes, socialistes et communistes évoquent "le résultat de plusieurs décisions prises par Ile-de-France Mobilités et à sa tête Valérie Pécresse". Une accusation reprise à son compte par le gouvernement : "La région a réduit l'offre de transports, nous devons avec la RATP redresser les choses", a indiqué mardi, lors de la séance des questions au gouvernement, le ministre délégué chargé des Transports Clément Beaune.