Le président de la République a évoqué mardi les prochaines étapes de la transition énergétique du pays. Quatre à six réacteurs nucléaires seront fermés d'ici à 2030, plus de moyens seront dédiés aux énergies renouvelables et une "adaptation" de la taxe sur les carburants en cas d'envolée des prix du baril sera discutée chaque trimestre.
Après deux semaines de manifestations partout en France, le président de la République a répondu aux vives inquiétudes du mouvement des gilets jaunes. Si Emmanuel Macron a reconnu que tout ne pourrait pas être réglé en un seul discours, il a dessiné la feuille de route des grandes orientations énergétiques du pays et a proposé de prolonger la réflexion dans les prochains mois.
Le résumé de son intervention en cinq points.
Emmanuel Macron est d'abord revenu sur les incidents qui ont émaillé la manifestation sur les Champs-Élysées, samedi. Il a distingué les "concitoyens qui veulent faire passer un message" de ceux qui "veulent la destruction et le désordre" :
"Je ne confonds pas les casseurs avec des concitoyens qui veulent faire passer un message. J'éprouve de la compréhension pour ces concitoyens mais je ne céderai rien à ceux qui veulent la destruction et le désordre", dit @EmmanuelMacron #GiletsJaunes pic.twitter.com/bjSRzBfr3j
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Le président a également souhaité faire preuve d'empathie vis-à-vis des Français qui cumulent les difficultés :
Ils disent que ce sont toujours les mêmes qui font les efforts et ils ont raison. Discours d'Emmanuel Macron, le 27 novembre 2018
Le chef de l'État a mentionné une "adaptation" de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques en cas d'envolée des prix sur les marchés internationaux. Une annonce qui ressemble à la "TICPE flottante" évoquée par certains dans le débat public, qui pourrait être réévaluée "tous les trimestres".
Hausse de la taxe sur les carburants: "J'entends la grogne" @EmmanuelMacron souhaite "construire une méthode pour rendre plus intelligente cette taxe aujourd'hui un peu aveugle". Il promet un rendez-vous tous les trimestres pour s'adapter au prix du pétrole.#Transitionécologique pic.twitter.com/OesVrjChXj
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Alors que Renaul traverse une zone de turbulences, il a aussi envoyé un signal positif à l'industrie automobile en France, en rappelant que "la voiture avait un avenir en France".
Si la France ne sortira pas demain du nucléaire, Emmanuel Macron a toutefois évoqué la fermeture d'une douzaine de réacteurs d'ici à 2035. Le rythme des fermetures sera néanmoins soumis à "l'évolution du mix énergétique", comprendre selon la vitesse de déploiement des énergies renouvelables.
Nucléaire : 12 réacteurs devront être arrêtés entre 2025 et 2035. "4 à 6 réacteurs d'ici 2030, le reste entre 2030 et 2035", précise @EmmanuelMacron. "Le rythme variera en fonction de l'évolution du mix énergétique", explique-t-il.#Transitionécologique pic.twitter.com/YUv6c4C6Uc
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Le président de la République considère que l'atome reste une "énergie d'avenir" et a maintenu la porte ouverte au développement de l'EPR. EDF devra soumettre un "programme de nouveau nucléaire" en 2021.
Le rythme d'investissement dans les énergies vertes devrait croître dans les années à venir de 2 à 3 milliards d'euros supplémentaires.
"L'État consacre aujourd'hui 5 milliards € par an au développement des énergies renouvelables, financé intégralement par les recettes de la taxe des carburants. Ce seront demain 7 à 8 milliards €", dit @EmmanuelMacron.
Il promet d'être "exigeant" sur la baisse des coûts. pic.twitter.com/QBHXV0Po2B
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Dans le détail, il veut d'ici à 2030 tripler la production de l'éolien terrestre et quintupler celle de l'électricité photovoltaïque. À terme, le président de la République vise une sortie des énergies carbonées (gaz et pétrole) en "une génération", à savoir en 2050.
Fustigeant le caractère compliqué du chèque-énergie, Emmanuel Macron a donné trois mois aux élus et experts réunis devant lui pour trouver des solutions "concrètes" et "simples" pour répondre aux inquiétudes de ceux qui ont "dix euros à la fin du mois sur leur compte en banque". Il propose que le débat ait lieu "partout sur le territoire", y compris avec des représentants des gilets jaunes.
"Je souhaite que partout sur le territoire cette décision de concertation puisse être déclinée et que les représentants des gilets jaunes dans chaque région puissent également y prendre part et proposer des solutions", affirme @EmmanuelMacron.#Transitionécologique #GiletsJaunes pic.twitter.com/jgSmVP0FZ5
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Les principaux opposants à l'exécutif n'ont pas tardé à faire valoir leurs critiques. Éric Woerth (LR) voit un "retour vers le futur" avec la taxe carburant flottante, "créée par Jospin".
Marine Le Pen (RN) comme Jean-Luc Mélenchon (LFI) dénoncent des réponses qui tardent à venir : "À ceux qui se demandent comment boucler leur budget dans trois jours, Emmanuel Macron répond rendez-vous dans 3 mois...", ironise la première. "Résumé du discours du président au peuple : encore trois mois, monsieur le bourreau...", raille le second.