Le président de Debout La France et député non inscrit de l’Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, a été sanctionné par la plus haute instance de l’Assemblée nationale pour "fraude au scrutin". Un rappel au règlement lui a été signifié, assorti du retrait d’un quart de son indemnité parlementaire pour un mois.
Le député de l’Essonne, par ailleurs candidat à l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, a été sanctionné mercredi 13 octobre par le Bureau de l’Assemblée nationale pour "fraude au scrutin". Un quart de son indemnité parlementaire lui a été retiré pour une durée d’un mois. Il lui est reproché d'avoir voté en juillet dernier, lors de l'examen du projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, sur le boîtier de son collègue et voisin d'Hémicycle et député du Pas-de-Calais, José Évrard, membre de son parti Debout la France.
Nicolas Dupont-Aignan a évoqué auprès de nos confrères de l'AFP un "quiproquo administratif", expliquant avoir reçu de José Évrard une délégation de vote. Mais la procédure n’aurait pas été menée à terme en raison d’une pièce manquante au dossier, selon le député de l’Essonne. José Évrard a écopé de la même sanction que Nicolas Dupont-Aignan.
"C’est blessant", déclare le candidat à l’élection présidentielle, qui a concédé auprès de LCP "une erreur", mais contesté la qualification de "fraude". Il considère que "tout a été fait dans les règles", si ce n’est le défaut de transmission de l’une des pièces requises, justifiant l'absence de José Évrard, la demande de délégation ayant été formalisée à la date du 20 juillet. Un courriel de la collaboratrice du député du Pas-de-Calais, qui nous a été transmis par Nicolas Dupont-Aignan, requiert auprès des services de la séance de l'Assemblée nationale une délégation au profit de ce dernier "pour voter en lieu et place en cas de vote sur le PT relatif à la gestion de la crise sanitaire à l'ordre du jour mercredi 21 juillet 2021 et vendredi 23 juillet 2021 si prolongation des débats et pour tous autres votes relatifs à ce PT". Cette demande n'a en revanche pas été avalisée par l'instance administrative concernée.
Nicolas Dupont-Aignan évoque par ailleurs une "procédure commune", et pas moins de "treize délégations" effectuées entre lui et le député José Évrard depuis le début de l’année.