Lors d'un déplacement dans l'Orne auprès des agriculteurs, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal a qualifié l'attitude de Marine Le Pen d'"irresponsable", en raison des propos de la présidente des députés Rassemblement national tenus à l'issue de son entretien avec Michel Barnier, ce lundi 25 novembre. Cette dernière a continué à laisser planer la menace d'un vote de la censure sur le budget.
Le président du premier groupe - en nombre de députés -, du socle gouvernemental répond à la présidente du premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale. En visite à la foire agricole de Briouze, dans l'Orne, ce lundi 25 novembre, Gabriel Attal a répondu, par médias interposés, à Marine Le Pen qui, plus tôt dans la matinée, avait continué à faire planer la menace d'un vote de la censure par les députés du Rassemblement national si le budget 2025 restait "en l'état".
Dans le contexte que nous connaissons, tenir une position aussi irresponsable, sembler ne même pas se préoccuper des conséquences de ce type de choix, cela ne me paraît pas à la hauteur des responsabilités. Gabriel Attal (Ensemble pour la République)
Régissant aux propos de Marine Le Pen, Gabriel Attal les a condamnés, tout en redisant son "exigence" vis-à-vis de la politique impulsée par Michel Barnier. "Je crois que Madame Le Pen a revêtu son costume favori, celui de la petite politique politicienne", a-t-il fustigé. Et l'ex-locataire de Matignon de dénoncer : "La position qui est tenue par Madame Le Pen est totalement irresponsable. On ne joue pas à pile ou face avec l'avenir du pays", ajoutant que "Michel Barnier n'a pas besoin qu'on le censure, il a besoin qu'on l'aide à réussir, et cela veut dire évidemment être exigeants".
Gabriel Attal a en effet profité de cette prise de parole pour reformuler sa propre ligne rouge, à savoir le refus de l'augmentation des cotisations sociales des entreprises. "Chacun sait les doutes que j'ai sur ce budget, et notamment sur le choix d'augmenter le coût du travail pour la première fois depuis trente ans dans notre pays", a-t-il précisé. "Augmenter le coût du travail me semble une mauvaise idée, et surtout il y a d'autres chemins (...), par exemple faire la réforme de l'assurance chômage comme je l'avais prévu", a souligné le chef de file des députés du parti présidentiel. Ces derniers ont fait savoir, la semaine dernière, que cette question du coût du travail conditionnerait leur attitude lors de la commission mixte paritaire sur le budget de la Sécurité sociale qui aura lieu cette semaine et que le gouvernement espère conclusive. Le groupe Ensemble pour la République excluant, en revanche, contrairement aux oppositions, tout vote d'une motion de censure.