La marche "pour la République, contre l'antisémitisme" a rassemblé 105 000 personnes, à Paris, a indiqué la préfecture de police, ainsi que des milliers dans d'autres villes de France. Une mobilisation citoyenne saluée par les initiateurs de la marche, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher.
"La plus belle image de la France". C'est ainsi que la présidente de l'Assemblée nationale a décrit la mobilisation qu'elle a initiée, avec le président du Sénat, pour dire non à l'antisémitisme. Yaël Braun-Pivet (Renaissance) et Gérard Larcher (Les Républicains) avaient en effet appelé en début de semaine à "une marche civique pour la République et contre l'antisémitisme", qui s'est tenue ce dimanche 12 novembre à Paris, ainsi que dans plusieurs villes de province.
En début de soirée, le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police de Paris ont indiqué que plus de 182 000 personnes avaient participé aux marches organisées dans la capitale et dans d'autres villes de France.
L'organisation de cette marche avait suscité, tout au long de la semaine, des affrontements entre partis politiques sur l'opportunité, ou non, de répondre à l'appel conjoint de Yaël Braun-Pivet et de Gérard Larcher, notamment en raison de la volonté affichée du Rassemblement national d'y participer. Malgré l'absence annoncée de La France insoumise, les autres partis de gauche représentés au Parlement ont participé à la marche. La sénatrice Mélanie Vogel (Ecologiste) estimant qu'il était de la responsabilité de sa famille politique de "marcher contre l'antisémitisme, contre le racisme, contre la haine, et donc contre l'extrême droite". Évoquant "l'instrumentalisation" de la lutte contre l'antisémitisme par le Rassemblement national "à des fins racistes", elle a exprimé son désaccord de principe avec la France insoumise, arguant que cela ne justifiait pas de "déserter".
Un peu plus tôt, le collectif Golem, qui se revendique comme une organisation de jeunes Juifs de gauche, avait tenté d'entraver l'arrivée de Marine Le Pen et des députés du Rassemblement national au départ de la marche, scandant "Le Pen casse-toi ! Les Juifs ne veulent pas de toi", ou encore "Nous, on dégage les fachos".
Si la présence du Rassemblement national est loin d'avoir fait l'unanimité, des critiques ont également émergé sur l'absence du président de la République, qui avait cependant adressé la veille de la marche une lettre aux Français les appelant à se lever contre "l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé". "Pour moi, cette absence est une faute", a cependant estimé Eric Ciotti (Les Républicains) présent dans le cortège.
C'est donc un cortège dense qui s'est élancé depuis l'Assemblée nationale. En tête, notamment, la Première ministre, Elisabeth Borne, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le président du Sénat, Gérard Larcher, ainsi que les anciens présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande, plusieurs anciens Premiers ministres et des représentants des cultes. Ensemble, ils ont dévoilé la banderole derrière laquelle ils ont défilé. "Pour la République, contre l'antisémitisme", tel était le mot d'ordre de la mobilisation qui a vu se rassembler une foule nombreuse et calme, qui a aussi plusieurs fois entonné La Marseillaise et applaudi régulièrement.
"Nous voulons dire à nos concitoyens de religion juive que nous sommes à leurs côtés, que nous sommes mobilisés, que nous ne laisserons rien passer", a indiqué la Première ministre au point d'arrivée de la marche, aux abords du Sénat. "Il faut qu'une marche conduise à une démarche" a pour sa part déclaré Gérard Larcher, après avoir remercié l'ensemble des participants à cette initiative commune avec Yaël Braun-Pivet, qui s'est dite "confiante" après une mobilisation ayant montré la capacité à se "rassembler" autour des valeurs de la République.