Législatives : quelles propositions pour le pouvoir d'achat ?

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Pouvoir d'achat illustration
par Soizic BONVARLET, le Mercredi 25 mai 2022 à 10:17, mis à jour le Lundi 30 mai 2022 à 13:12

Alors que le pouvoir d'achat reste la principale préoccupation des Français, ce thème est au coeur des programmes présentés par les principales familles politiques dans le cadre des élections législatives. Ce sera aussi le premier sujet sur lequel le gouvernement Borne a décidé de légiférer si la majorité présidentielle remporte le scrutin des 12 et 19 juin. 

L’exécutif planche sur un texte pour "réduire les dépenses contraintes"

Un paquet législatif "pouvoir d’achat", qui devrait être composé de deux textes, est déjà en préparation. Destinées à "aider tous les Français et réduire leurs dépenses contraintes", selon les mots de la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, à l’issue du premier Conseil des ministres de l'ère Borne, les mesures en cours d'élaboration devraient concerner les prix de l’énergie, et notamment des carburants, ainsi que de l’alimentaire. "Le gouvernement n’a pas le pouvoir direct d’augmenter les salaires des Français en appuyant sur un bouton", a en revanche souligné Olivia Grégoire.

Différents leviers déjà existants pourraient être prolongés. Le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité devrait être maintenu. Le gouvernement évoque déjà une potentielle prolongation de la ristourne carburant, alors que la remise de 18 centimes par litre doit prendre fin le 31 juillet. Toujours pour compenser l'inflation, un "chèque alimentation" devrait, par ailleurs, être alloué aux "ménages les plus modestes et aux classes moyennes", selon les propos tenus par le président de la République à la fin mars. Enfin, les retraités devraient voir leurs pensions être alignées sur l'inflation (environ 4%) dès cet été et les fonctionnaires devraient bénéficier du premier dégel du point d'indice depuis 2016, ce qui augmenterait leur traitement d'autant.

La porte-parole du gouvernement a, en outre, fait part de l'intention de l'exécutif de pérenniser la "prime Macron", ou prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (PEPA). Défiscalisée, elle pourrait être triplée dans les entreprises de moins de 50 salariés.

Les deux projets de loi (un texte ordinaire, un texte de finances rectificatives) ne seront formellement déposés à l'Assemblée nationale qu'après le 19 juin, date de reprise de l'activité parlementaire. Mais les contours des futures lois pourraient être précisés avant les élections, par la Première ministre ou Emmanuel Macron lui-même.

NUPES : hausse des salaires et blocage des prix de certains produits

Alors que Jean-Luc Mélenchon préconisait un SMIC à 1400 euros durant sa campagne pour l'élection présidentielle, le programme "partagé" dévoilé par la coalition de gauche réunie sous la bannière de la NUPES, souhaite un SMIC mensuel à 1 500 euros net. Il propose également d'organiser "une conférence sociale générale sur les salaires" afin d'évoquer les augmentations des salaires au-delà du SMIC, ou les écarts de traitements dans les entreprises. La NUPES souhaite en outre dégeler le point d'indice des fonctionnaires, et porter a minima au niveau du SMIC toutes les pensions pour une carrière complète, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté, soit 1063 euros pour une personne seule. Le même principe sera généralisé dans une "garantie d'autonomie", afin que personne ne soit contraint de vivre sous le seuil de pauvreté.

La coalition de gauche propose de garantir la gestion publique d’une liste des biens communs et services essentiels établie par référendum. Il s'agirait notamment de bloquer les prix, par décret, des produits de première nécessité. Un "bouclier logement" serait également mis en place, afin de limiter la part des revenus consacrée à se loger, et les prix des loyers encadrés. Lors d'une conférence de presse le 25 mai justement consacrée au "plan d'urgence" de la NUPES en faveur du pouvoir d'achat, Jean-Luc Mélenchon a aussi justifié les mesures pour empêcher l'augmentation des prix des loyers, afin de "couper la chaîne inflationniste aux endroits où elle se noue".

Le RN fait du pouvoir d'achat l'axe prioritaire de sa campagne

Marine Le Pen avait fait plusieurs propositions en faveur du pouvoir d'achat lors de sa campagne pour l'élection présidentielle, reprises et développées dans le cadre des élections législatives. Car Laurent Jacobelli l'a indiqué le 23 mai sur l'antenne de LCP et de Public Sénat, le RN considère qu'il s'agit de "l'urgence absolue", à traiter de manière prioritaire dans sa campagne.

Parmi les mesures proposées, la baisse de la TVA de 20% à 5.5% sur les produits énergétiques (carburants, fioul, gaz et électricité), considérés comme des biens de première nécessité. Le Rassemblement national souhaite aussi encourager, sans contraindre, les entreprises à augmenter les salaires de 10% jusqu'à trois SMIC, en exonérant cette augmentation de cotisations patronales.

Enfin, le programme du Rassemblement national propose des mesures pour les retraités, avec la réindexation des retraites sur l’inflation et la revalorisation du minimum vieillesse à 1 000 € par mois.

LR : défiscaliser pour rendre de l'argent aux Français

Pour ce qui est de la consommation courante, Les Républicains proposent la baisse des taxes sur les carburants, pour ramener le prix à la pompe à 1,5 euros le litre.

Concernant les salaires, le choix qui est fait est aussi celui de la défiscalisation, en baissant la CSG pour augmenter mécaniquement les revenus, et annuler la hausse de ce même impôt pour les retraites, qui seraient revalorisées en fonction de l'inflation. Dans la droite ligne sarkozyste formulée dans le "travailler plus pour gagner plus", ils proposent également de défiscaliser intégralement les heures supplémentaires, mais aussi la conversion des RTT en salaire.

Enfin, Les Républicains promeuvent l'universalité des allocations familiales, ce dès le premier enfant.