Législatives 2024 : main tendue aux Républicains, rencontre avec Marion Maréchal, le Rassemblement national à la recherche d'une majorité

Actualité
Image
Marine Le Pen à l'Assemblée nationale.
par Maxence Kagni, le Mardi 11 juin 2024 à 11:05, mis à jour le Mardi 11 juin 2024 à 18:39

Marine Le Pen et Jordan Bardella "tendent la main" aux cadres des Républicains et ont entamé des discussions avec Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête aux élections européennes, dans l'espoir de fonder une "majorité stable" à l'issue des législatives. Le président du RN, qui mise sur des ralliements individuels, a précisé mardi matin sur RTL qu'il n'y aurait pas d'accords entre "partis politiques".

Marine Le Pen espère "construire une majorité stable". Invitée lundi soir du journal de TF1, la présidente sortante du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale a appelé, dans le cadre des élections législatives, à une union des "patriotes" en "désaccord avec la politique d'Emmanuel Macron". Son objectif est de "permettre à Jordan Bardella de mener un projet qui est fondé sur deux grands chantiers, la défense du pouvoir d'achat, le redressement de l'économie [d'un côté] et la lutte contre l'insécurité et l'immigration [de l'autre]".

"Je pense qu'on a une chance historique de permettre au camp national de remettre la France sur les rails et pour cela il faut être capable de rassembler", a déclaré Marine Le Pen, qui tend la main aux députés Les Républicains. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle a affirmé travailler à une "charte" avec des "points politiques" autour duquel elle espère agréger des ralliements : "Ce sera évidemment le programme du Rassemblement national et nous choisirons comme feuille de route toute une série de propositions que nous avons pu faire par le passé et qui nous apparaissent essentielles."

"Difficile de gagner seul"

Lundi après-midi, la tête de liste du RN aux élections européennes, Jordan Bardella, a affirmé "discuter avec des personnalités" dont "des cadres des Républicains". Le député européen, qui est candidat au poste de Premier ministre si sa formation politique l'emporte lors du scrutin des 30 juin et 7 juillet prochains, a affirmé "tendre la main" aux Républicains : "Je crois qu'il est peut-être difficile de gagner seul et que nous avons besoin de faire ce rassemblement", a-t-il affirmé. Interrogé à ce propos mardi matin par RTL, Jordan Bardella n'a pas souhaité donner le nombre de "cadres" LR qui seraient prêts à "travailler" avec le Rassemblement national : "Dans les candidats que mon mouvement politique va soutenir pour ces élections législatives, il y aura aussi des candidats issus des Républicains", a-t-il expliqué.

Dimanche soir, le président des Républicains, Eric Ciotti, avait écarté toute idée d'alliance avec la majorité présidentielle, affirmant que son parti irait "seul" aux élections législatives, "sans aucune forme de coalition, de coopération, de collaboration" avec Emmanuel Macron. Mardi matin sur FranceInfo, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a exigé une "clarification" de la part d'Eric Ciotti, déplorant que LR n'ait pas d'ores et déjà rejeté l'appel au "rassemblement" lancé par Marine Le Pen, de la même façon que l'idée d'une alliance avec la coalition présidentielles. Mais selon Le Figaro, le président des Républicains envisagerait des accords locaux avec le RN.

"Pas d'accords de partis politiques"

Le Rassemblement national espère, par ailleurs, conclure un accord avec Marion Maréchal. La tête de liste Reconquête aux élections européennes s'est entretenue lundi après-midi avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. "Marion Maréchal a fait preuve d'une attitude constructive à l'égard de ma campagne et du Rassemblement national, cela n'a pas été le cas d'Eric Zemmour, je le déplore", a commenté à l'issue de la rencontre Jordan Bardella.

"Il y a maintenant un choix qui s'offre à moi, celui de trouver les moyens de faire intégrer les idées de Reconquête à ce rassemblement dans le cadre des conditions posées par le RN ou bien se contenter de laisser Reconquête partir seul", a indiqué lundi Marion Maréchal, qui a expliqué devoir "en discuter avec Eric Zemmour". "J'ai le souhait ardent que nous puissions trouver le moyen de nous rassembler", a-t-elle déclaré

"Il n'y a pas d'accord électoral, il n'y aura pas d'accords de partis politiques, entre des structures partisanes", a toutefois précisé mardi matin Jordan Bardella, au micro de RTL. Marion Maréchal doit également rencontrer ce mardi matin le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan. Le dépôt des candidatures aux législatives s'ouvrira mercredi 12 juin et sera clos dimanche 16 juin, à 18 heures.