Prenant la parole pour la première fois depuis les élections européennes et la dissolution de l'Assemblée nationale, ce mardi 11 juin devant les députés sortants de Renaissance, Gabriel Attal estime qu'à trois semaines des législatives, "la messe n'est pas dite". Alertant sur "l'extrême droite aux portes du pouvoir", le Premier ministre dit vouloir "éviter le pire".
Une réunion de groupe, qui n’en est pas vraiment une ! Car, depuis dimanche soir et l’annonce surprise de la dissolution de l'Assemblée nationale, il n’y a plus de groupe, plus de députés... Et qu'ils soient issus de l'opposition ou de la majorité sortantes, les élus de 2022 sont d'ores et déjà en campagne. Lors de cette réunion, qui se tient habituellement tous les mardis au Palais-Bourbon, les ex-députés Renaissance étaient environ 40 à être physiquement présents, tandis qu'environ 90 étaient connectés en visio, depuis leur circonscription.
Egalement présents, le Premier ministre, Gabriel Attal, la présidente sortante de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et secrétaire général du parti Renaissance, Stéphane Séjourné, par ailleurs ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Pour sa première prise de parole depuis les élections européennes, le chef du gouvernement reconnaît, selon un participant, que la dissolution a été une "décision soudaine". Et d'ajouter, selon la même source : "Je sais aussi que c'est brutal pour vous, vos collaborateurs et ceux qui repartent au combat". Mais d'ajouter aussitôt : "Nous ne sommes pas là pour parler de nos états d'âmes, mais pour aller de l'avant. Aller de l'avant car la messe n'est pas dite", soulignant que "le combat qui commence a des enjeux très différents de ceux des européennes".
J'irai au bout de mon devoir de citoyen attaché à son pays qui donnera tout pour éviter le pire. Gabriel Attal
A la fois "fatigué et déterminé", selon un autre participant, Gabriel Attal affirme : "J'irai au bout de mon devoir de citoyen attaché à son pays qui donnera tout pour éviter le pire" et au "bout de mon devoir de Premier ministre pour agir aux services des Français jusqu'à la dernière minute". Alors que de nombreux députés ont été abasourdis par la dissolution, le chef du gouvernement évoque l'enjeu "dramatique et historique" des élections à venir, car "l'extrême droite est aux portes du pouvoir et la Nupes a montré un spectacle révoltant depuis deux ans", jugeant "révoltant" que le Parti socialiste veuille "construire un accord" avec la France insoumise.
En fin de matinée, l'entourage de Gabriel Attal a fait savoir qu'il sera candidat à sa réélection dans les Hauts-de-Seine. Au cours de la réunion, Yaël Braun-Pivet, qui a publiquement assumé son désaccord Emmanuel Macron concernant la dissolution de l'Assemblée nationale, a admis avoir "sonnée et assommée", sans renoncer pour autant, puisqu'elle a annoncé sa décision de se représenter dans sa circonscription des Yvelines.