Législatives 2024 : Emmanuel Macron appelle au "rassemblement" autour de la coalition présidentielle pour vaincre les "deux extrêmes"

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Emmanuel Macron, le 12 juin 2024.
Emmanuel Macron, le 12 juin 2024. LCP
par Maxence Kagni, le Mercredi 12 juin 2024 à 15:28, mis à jour le Mercredi 12 juin 2024 à 15:58

Le président de la République s'est longuement exprimé, mercredi 12 juin, lors d'une conférence de presse organisée à la mi-journée, à 18 jours du premier tour des élections législatives. Emmanuel Macron, qui a notamment a fustigé les alliances "contre-nature aux deux extrêmes", propose d'ouvrir sa majorité à "des personnalités et des forces qui n'en sont pas membres aujourd'hui" pour faire face à la "fièvre extrémiste".

"La clarification, c'est maintenant !" Ce mercredi 12 juin, Emmanuel Macron a pris la parole, lors d'une conférence de presse organisée trois jours après avoir annoncé sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale. Le président de la République a profité de l'occasion pour tracer les grandes lignes du projet de la majorité présidentielle pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains. Il a aussi fustigé les alliances "contre-nature" réalisées selon lui entre Les Républicains et le Rassemblement national, d'une part, entre les partis de gauche, d'autre part.

Le "pacte du diable" d'Eric Ciotti

Selon Emmanuel Macron, "la dissolution permet, seule, la clarification des choses". En convoquant des élections anticipées, le Président assure avoir "pris acte d'un blocage qui conduisait inéluctablement à empêcher le gouvernement d'agir, ce qui devenait dangereux pour la France". Les élections européennes, largement remportées par la liste du Rassemblement national, constituent selon lui "un fait politique qu'on ne saurait ignorer". La dissolution est "un acte de confiance dans notre peuple", a expliqué Emmanuel Macron, qui estime que "notre pays ne saurait être bloqué par les extrêmes".

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"Depuis dimanche soir, les masques tombent et la bataille des valeurs éclate au grand jour", a déclaré le chef de l'Etat, qui a dénoncé les "alliances contre-nature aux deux extrêmes". Emmanuel Macron a ainsi critiqué le "pacte du diable" conclu entre le président des Républicains, Eric Ciotti, et le Rassemblement national. "La droite et tout ceux qui ont suivi le président des Républicains tournent le dos en quelques heures à l'héritage du général De Gaulle, de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy", a-t-il déploré.

Emmanuel Macron a également regretté le choix de la "gauche républicaine" de "s'allier avec l'extrême gauche" qui s'est, selon lui, "rendue coupable d'antisémitisme, de communautarisme, d'antiparlementarisme" durant la campagne des élections européennes. 

Défense du "bloc central, progressiste"

Face à ces deux "blocs", le président de la République a fait la promotion de la coalition présidentielle, un "bloc central, progressiste, démocratique et républicain". "Nous ne sommes pas parfaits, nous n'avons pas tout bien fait, mais nous avons des résultats", a déclaré Emmanuel Macron, qui souhaite élargir sa majorité à "des personnalités et des forces qui n'en sont pas membres aujourd'hui".

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Face à la "fièvre extrémiste", le chef de l’État a appelé à construire "un projet nouveau, une fédération de projets" avec "des sociaux-démocrates, des radicaux, des écologistes, des démocrates-chrétiens, des gaullistes". Ces personnes "de bonne volonté", "rassemblées" mais pas "ralliées", pourront se retrouver "autour de quelques axes clairs que porte la majorité actuelle".

Sur le fond, Emmanuel Macron a esquissé un projet en cinq axes, dont le premier doit permettre "plus de fermeté dans le cadre de la République et de ses valeurs". Le Président souhaite ainsi "réduire l'immigration illégale" mais aussi "répondre avec plus de fermeté à la montée de la violence des mineurs". Il a également proposé "un grand débat sur la laïcité" afin de "prendre des mesures claires sur les questions qui sont à régler et à trancher". Pour "protéger les valeurs républicaines", Emmanuel Macron souhaite, en outre, généraliser d'ici à la rentrée 2026 le service national universel (SNU).

La justice doit répondre avec des peines plus rapides, plus sûres, plus lisibles. Emmanuel Macron

Sur l'économie, le chef de l’Etat propose de "renforcer la simplification pour les entrepreneurs et les PME", mais aussi de favoriser la distribution de "primes sans charges ni impôts". "Les retraites seront bien indexées sur l'inflation", a souligné Emmanuel Macron, qui souhaite par ailleurs "réduire le déficit" et entend préparer un "budget avec des réformes qui permettront des économies". La réforme de l'assurance chômage, qualifiée d'"importante" et d'"indispensable", pourra quant à elle être mise en œuvre par décret ou en "passant par l'Assemblée".

Les réformes qui étaient en cours d'examen, comme celles sur la fin de vie et l'agriculture, ou en passe de l'être, comme celle sur le congé de naissance, pourront être reprises par la nouvelle majorité si les soutiens du président de la République l'emportent en juillet prochain. Le projet de loi constitutionnel sur la Nouvelle-Calédonie est en revanche "suspendu".

Mea culpa sur le logement

Par ailleurs, la nouvelle majorité qu'espère construire Emmanuel Macron devra acter la création de huit nouveaux réacteurs nucléaires. Parmi les autres priorités et propositions avancées, le chef de l'Etat a évoqué la nécessité de "rebâtir notre Aide sociale à l'enfance et notre école républicaine", de mieux réguler l'accès aux écrans pour les enfants, ou encore de supprimer un échelon territorial.

Sur la question de l'accès au logement pour les jeunes, le président de la République a fait son mea culpa : "C'est un sujet sur lequel nous n'avons pas assez avancé, où la réponse a été trop timide et j'en porte la responsabilité."

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Quel que soit le résultat des élections législatives le 7 juillet, qu'il obtienne ou pas une majorité conforme à ses souhaits, Emmanuel Macron ne démissionnera pas. "Je veux tordre le cou à ce canard qui n'a jamais existé, c'est absurde", a-t-il déclaré. Et de fustiger "l'esprit de défaite" : "Je ne crois pas du tout que le pire puisse advenir, je suis un indécrottable optimiste."