Le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, a présenté la liste des 569 candidats investis par son parti pour les élections législatives. Objectif affiché : avoir le plus grand nombre de députés possible dans l'hémicycle et devenir le premier groupe d'opposition à Emmanuel Macron.
Ils seront 569 candidats, 289 hommes et 280 femmes, à défendre les couleurs du Rassemblement national le 12 juin, lors du premier tour des élections législatives. Malgré un mode scrutin qui lui est traditionnellement défavorable, la formation d'extrême droite espère obtenir un nombre inédit d'élus au Palais-Bourbon, portés par le score de Marine Le Pen à l'élection présidentielle.
Au second tour, la candidate battue par Emmanuel Macron a réalisé plus de 50% des voix dans 159 circonscriptions, et même plus de 55% dans 83 d'entre elles. Actuellement, le RN compte 8 députés à l'Assemblée nationale, il pourrait donc franchir la barre des 15 élus nécessaires à la constitution d'un groupe, voire battre son record de 1986, quand 35 députés Front national avaient été choisis par les électeurs à la faveur d'un mode de scrutin proportionnel.
Devant la presse, Jordan Bardella a affiché ses ambitions : "Notre objectif est d'avoir le plus de députés possible pour avoir un groupe parlementaire puissant". Le président par intérim du RN imagine même son parti finir en tête au premier tour, "si les électeurs se mobilisent" précise-t-il, en s'appuyant sur les sondages qui donnent actuellement la majorité présidentielle sortante, la Nouvelle Union populaire sociale et écologique (NUPES) et le RN à seulement quelques points d'écart.
Le député européen, auquel Marine Le Pen a confié la présidence du parti pour mener sa campagne présidentielle, sait toutefois que les réserves de voix des candidats RN seront limitées au deuxième tour pour ceux qui arriveront à s'y hisser. "On a vocation à agréger les électeurs déçus de Reconquête ! et les patriotes de LR qui ne se reconnaissent plus dans un parti fracturé", espère-t-il. Jordan Bardella a d'ailleurs fermé la porte aux sympathisants et militants d'hier passés chez Éric Zemmour pendant la présidentielle : "Il n'y aura pas de retour possible pour les gens qui se sont mal tenus."
Les législatives seront aussi l'occasion pour le parti de renouveler ses troupes et ses visages dans les 577 circonscriptions du pays, alors que la moyenne d'âge des candidats investis est de 48 ans :
L'idée est de faire émerger une nouvelle élite à l'occasion de ces élections législatives, de renouveler profondément notre image aussi. Jordan Bardella
Côté cadres du parti, six des huit députés sortants sont reconduits, à commencer par Marine Le Pen elle-même dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Sébastien Chenu (19e Nord), Bruno Bilde (12e Pas-de-Calais), Nicolas Meizonnet (2e Gard) Marie-France Lorho (4e Vaucluse) et Emmanuel Blairy (3e Pas-de-Calais) tenteront eux aussi d'être réélus. En revanche, Myriam Houplain et Catherine Pujol, anciennes suppléantes devenues députées en cours de législature, ont été écartées au profit de deux nouveaux candidats dans la 10e circonscription du Pas-de-Calais et la 2e des Pyrénées-Orientales.
À noter également les candidatures d'autres visages connus du RN, dont Julien Odoul (3e Yonne), de Wallerand de Saint-Just (10e Paris) et de Marie-Caroline Le Pen (8e Hauts-de-Seine), soeur de Marine Le Pen. Autre proche de la dynastie familiale, l'homme d'affaires breton Florent de Kersauson est investi dans la 4e circonscription du Morbihan. Enfin, le RN ne présentera pas de candidat face à Emmanuelle Ménard (6e Hérault) et Nicolas Dupont-Aignan (8e Essonne), tous les deux députés sortants et candidats à leur succession.