Le port de la veste rendu obligatoire dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale

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Louis Boyard (LFI) en chemise lors de la séance de questions au gouvernement, mardi 8 novembre 2022
Louis Boyard (LFI) en chemise lors de la séance de questions au gouvernement, mardi 8 novembre 2022
par Raphaël Marchal, le Mercredi 9 novembre 2022 à 18:23, mis à jour le Jeudi 10 novembre 2022 à 14:21

Le bureau de l'Assemblée nationale s'est prononcé, mercredi 9 novembre, pour rendre le port de la veste "obligatoire" pour les hommes dans l'hémicycle du Palais-Bourbon. Le port de la cravate, dont le port obligatoire avait été abandonné en 2017, est désormais "recommandé".

Un député en bras de chemise dans l'hémicycle du Palais-Bourbon ? Ce ne sera bientôt plus possible. Réuni ce matin, le bureau de l'Assemblée nationale, la plus haute instance collégiale de l'institution, a tranché pour rendre "obligatoire" le port de la veste en séance pour les hommes, à compter du 14 novembre. L'instance est allée au-delà de ce qui a été envisagé dans un premier temps, à savoir une simple recommandation de porter la veste. Le port de la cravate, qui avait été supprimé en 2017, est quant à lui "recommandé" par la modification de l'Instruction générale du bureau.

Une exception est toutefois prévue pour les tenues traditionnelles, telles que portées par l'élu polynésien Moethai Brotherson ou le député breton Paul Molac. Dans un communiqué, la présidence de l'Assemblée indique que "le bureau a souhaité encadrer davantage la qualification des tenues admissibles supprimant la notion de « tenue de ville » un peu surannée au profit d’une « tenue en adéquation avec la solennité des lieux » et en précisant que cette tenue doit à ce titre « rester convenable et non détendue ni, a fortiori, négligée »". Le port du bermuda et du short est ainsi purement et simplement "prohibé". Toutes ces obligations ont également été étendues aux collaborateurs des députés, lorsqu'ils évoluent dans le "périmètre sacré", c'est-à-dire y compris aux abords de l'hémicycle lorsque l'Assemblée tient séance. 

Une question de "respect" selon Éric Ciotti

Le député et questeur de l'Assemblée nationale, Éric Ciotti, était à l'origine de cette demande de modification de l'article 9 de l'Instruction générale du bureau. Le député LR a justifié cette mesure par le "manque de respect de certains" vis-à-vis de l'Assemblée nationale.

Cet été, il avait plaidé auprès de Yaël Braun-Pivet pour rétablir l'obligation de la veste et de la cravate pour les hommes, épinglant le "relâchement vestimentaire et comportemental" des députés La France insoumise. En réponse, Louis Boyard (LFI) avait très officiellement demandé à la présidente de l'Assemblée nationale d'interdire le port de costumes "au prix indécent", critiquant l'"arrogance vestimentaire et comportementale" des élus Les Républicains, Renaissance et Rassemblement national. Dans ce conflit vestimentaire, Éric Ciotti emporte donc la partie deux manches à une.