Le président du groupe "La Droite républicaine" à l'Assemblée, Laurent Wauquiez et le patron des "Républicains" au Sénat, Bruno Retailleau, ont présenté ce lundi un "pacte législatif d'urgence" pour sortir de la "situation de crise" que traverse le pays. Il contient 13 propositions de loi. Les deux hommes se sont engagés à faire voter ces textes s'ils étaient repris par le camp présidentiel, mais ont exclu toute coalition gouvernementale.
"Apporter des solutions" face à la "situation de crise" : deux semaines après les résultats des élections législatives, conduisant à une Assemblée nationale sans majorité absolue et plus morcelée que jamais, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau sont venus présenter un "pacte législatif" pour "répondre à l'urgence de la situation", lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.
Le président du groupe "La Droite républicaine" et celui des sénateurs "Les Républicains" au Sénat plaident, à travers ce pacte composé de treize textes législatifs, pour "revaloriser la France qui travaille", "priorité absolue" selon Laurent Wauquiez.
Composé de treize textes, le "Pacte législatif" est sous-tendu par "trois axes" :
Deux "lignes rouges" ont également été établies par le président du groupe "Droite républicaine" à l'Assemblée : l'augmentation des impôts et "les économies qui seraient faites sur le dos des retraités". Leur franchissement aboutirait, a-t-il prévenu, au vote par ses troupes d'une motion de censure contre le gouvernement.
Les treize textes proposés couvrent différents domaines : en tête de liste, figurent des lois relatives aux questions de sécurité, de justice, d'immigration et de lutte contre le narcotrafic. Sont notamment proposées des mesures de "simplification pénale", la "suppression des allocations familiales en cas de condamnation d'un mineur" ou la "systématisation" des obligations de quitter le territoire français (OQTF) pour les étrangers refusés à l'asile.
Afin de permettre la "revalorisation de la France qui travaille", autre "priorité absolue" identifiée, Bruno Retailleau a notamment appelé à de nouvelles mesures pour "élargir tout ce qui est défiscalisation". Le patron des sénateurs LR a en outre plaidé pour l'instauration d'une "allocation unique autour de 70% du SMIC" afin que les aides sociales paient toujours moins que le travail. Pour "régler [le] scandale de la smicardisation de la France", les Républicains, opposés à une augmentation du salaire minimum, défendent des baisses de cotisations sociales.
Le "Pacte" comporte en outre des dispositions en matière de santé (accès aux soins et lutte contre les déserts médicaux), de logement, d'énergie, de transports ou concernant les collectivités locales (voir ici ou là). Enfin, sur le plan budgétaire, il prévoit 25 milliards d'euros d'économie dès le prochain budget, en taillant notamment dans les enveloppes des opérateurs de l'État.
Soucieux d'apporter des solutions face à un "paysage politique fracturé, fragmenté", les patrons des députés et sénateurs LR se sont présentés comme une force parlementaire pivot - au point de constituer, en additionnant leurs troupes, "le premier groupe parlementaire en France", a affirmé Bruno Retailleau.
"Ce pacte nous engage et signifie une chose très claire : [...] tout exécutif qui se saisirait de ce pacte législatif, nous nous engageons de notre côté à voter les lois qui sont à l'intérieur", a indiqué Laurent Wauquiez, tout en différenciant le "pacte législatif" proposé d'une coalition gouvernementale. Un refus justifié par le fait que la droite ne doit pas devenir "prisonnière d'un exécutif qui ferait des choses qu'on ne partage pas".
Eric Ciotti critique le "Pacte législatif" et annonce un vote des militants LR "pour choisir entre les deux lignes qui divisent sa famille politique"
Dénonçant la "tartufferie" et le "ralliement politique de Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et leurs amis à la macronie", Eric Ciotti a envoyé un message aux adhérents du parti "Les Républicains", au moment même où la conférence de presse de Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau était prévue.
Dans cette lettre, le président du groupe parlementaire "A droite" et toujours officiellement président du parti "Les Républicains", a annoncé "aux adhérents un vote des militants pour choisir entre les deux lignes qui divisent sa famille politique :
1. L’intégration des Républicains dans le camp macroniste
2. L’alliance des droites [avec le Rassemblement national, N.D.L.R.]La date du vote n'a, pour l'heure, pas été communiquée.