Tout en exprimant, à ce stade, un "satisfecit" sur la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le Premier président de la Cour des comptes a cependant appelé, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, à "ne pas perdre de temps", notamment "pour prendre des décisions en matière de sécurité".
"Réussir les Jeux et maîtriser les coûts" : ainsi Pierre Moscovici a-t-il résumé la philosophie du rapport de la Cour des comptes sur l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de 2024, qui auront lieu en France.
Devant la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, mercredi 18 janvier, le Premier président de la Cour des comptes a présenté aux députés les conclusions du rapport effectué par l'institution de la rue Cambon. Le rapport au Parlement, publié la semaine dernière et disponible ici, était une obligation instituée par la loi olympique du 26 mars 2018.
Dans son exposé liminaire comme lors des réponses aux questions des députés de la commission, Pierre Moscovici a salué une phase stratégique de l'organisation des JOP 2024 qui s'est "correctement déroulée", notamment grâce aux prises en compte des recommandations de la Cour par les acteurs de l'organisation des Jeux.
Transports, gestion des flux des personnes, organisation de la sécurité sont autant d'aspects qui ont été mis en avant par le Premier président de la Cour pour réussir la deuxième phase de préparation des Jeux, dite "phase opérationnelle". Rappelant les "risques croissants" et "l'impératif absolu de respect des délais de livraison" des ouvrages des Jeux, Pierre Moscovici a rappelé les messages du rapport, qui appelle notamment à "resserrer la gouvernance" face à une "comitologie foisonnante" pour garantir leur réussite, alors que ceux-ci devraient être suivis par treize millions de spectateurs et quatre milliards de téléspectateurs, selon la synthèse du rapport rendu par la Cour des comptes.
Interrogé plus précisément sur les questions de sécurité, Pierre Moscovici a appelé à ce que le plan de sécurité globale, qui organisera la répartition et les déploiements des effectifs de sécurité privée et des forces de sécurité intérieure pour sécuriser les Jeux, soit "impérativement stabilisé au premier semestre 2023". Il a notamment souligné que la mobilisation des forces de sécurité intérieure pour pallier le "déficit probable" de personnels de sécurité privée ne devra pas se faire "au coût du contribuable".
Interrogé par plusieurs députés sur le volet financier des Jeux, tant sur le coût financier du parcours de la flamme olympique que sur l'organisation (billetterie, sponsoring) et l'héritage "matériel et immatériel" de l'événement, Pierre Moscovici a indiqué que la Cour des Comptes n'était, pour l'heure, pas "en mesure d'établir le coût réel" de la plus grande manifestation sportive au monde, "en l'absence d'un recensement exhaustif et précis des dépenses d'investissement et de fonctionnement".
Tout en soutenant que l'évaluation du coût total des Jeux ne pourrait se faire qu'a posteriori, il a cependant livré l'estimation provisoire d'un coût supplémentaire potentiel pour la collectivité de trois milliards d'euros.
Se déroulant entre juillet et septembre 2024, les Jeux olympiques et paralympiques continueront d'être un des dossiers importants de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, notamment avec la présentation des conclusions de la mission d'information sur leurs "retombées économiques et sociales". Un pré-rapport produit par les corapporteurs Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine) et Stéphane Mazars (Renaissance) est attendu au mois de février, avant un rapport définitif au mois de juin 2023.