Les députés ont adopté à l'unanimité, ce lundi 28 novembre, une proposition de résolution en "soutien au peuple iranien". Sans portée normative le texte, présenté par les groupes de la majorité présidentielle, condamne notamment la restriction des libertés et des droits des femmes, envoyant un message de solidarité aux Iraniens et aux Iraniennes qui manifestent depuis deux mois.
C'est avec ferveur que l'ensemble des députés présents dans l'hémicycle ont voté en faveur de la proposition de résolution "en soutien au mouvement pour la liberté du peuple iranien", lundi 28 novembre. Présenté par les groupes de la majorité (Renaissance, Démocrate, Horizons), le texte "condamne avec la plus grande fermeté la répression brutale et généralisée des forces de sécurité de la République islamique d’Iran" des manifestations qui sont organisées dans le pays depuis la mort de Mahsa Jina Amini. En septembre dernier, cette jeune iranienne de 22, mourrait trois jours après son arrestation dans les rues de Téhéran pour "non‑respect du port obligatoire du voile".
"Ce sont les cheveux au vent, la liberté chevillée au corps et l'espoir en étendard, que les femmes iraniennes, rejointes par les hommes, se battent courageusement pour leurs droits" : @HadrienGhomi présente la proposition de résolution en soutien au peuple iranien. #DirectAN pic.twitter.com/3rHFMiKiZD
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Depuis, le peuple iranien se soulève et défie le régime, malgré la répression et les morts. Les images de femmes iraniennes se dévoilant dans l'espace public ont été relayées dans le monde entier. "Ce sont les cheveux au vent, la liberté chevillée au corps et l'espoir en étendard, que les femmes iraniennes, rejointes par les hommes, se battent courageusement pour leurs droits", a commenté Hadrien Ghomi (Renaissance), premier signataire de la proposition de résolution, lui-même descendant d'Iraniens.
Outre la condamnation de la répression, le texte enjoint le gouvernement à tout mettre en œuvre sur le plan international, pour que l'Iran soit exclu de la Commission de la condition de la femme de l'Organisation des Nations unies. Il demande également la "libération immédiate" des sept ressortissants français actuellement détenus par la République islamique, et une enquête "indépendante et transparente" sur la mort de Mahsa Amini.
S'ils ont unanimement salué son propos, plusieurs députés de l'opposition ont regretté que le texte n'aille pas plus loin. Meyer Habib (apparenté LR) et André Chassaigne (PCF) ont ainsi regretté qu'il élude la question du programme nucléaire iranien. Angélique Ranc (RN) a, pour sa part, critiqué le fait que la résolution propose une action à l'échelle de l'Union européenne, jugeant que l'institution "fait la promotion" du voile.
Rendant elle aussi hommage aux manifestants, et tout particulièrement aux femmes, Catherine Colonna a fustigé la répression "implacable et disproportionnée" du régime iranien. "Des milliers d'Iraniennes et d'Iraniens ont été arrêtés, de tous les âges et de toutes les classes sociales, [...] emprisonnés parce qu'ils ont voulu vivre libre", a souligné la ministre des Affaires étrangères. Elle a, par ailleurs, elle aussi appelé à la libération immédiate des Français retenus prisonniers en Iran.
"Nous poursuivrons sur la voie des sanctions aussi longtemps que le régime iranien s'enferrera dans la voie de la répression", assure @MinColonna. "De nouvelles sanctions sont en préparation pour le prochain conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE."#DirectAN #Iran pic.twitter.com/ZpjeD1af9S
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Catherine Colonna a rappelé les sanctions mises en œuvre à l'égard de la République islamique et de ses responsables, et ce "dès les premiers jours de la répression". Un nouveau paquet de sanctions devrait d'ailleurs être décidé lors du prochain Conseil de ministres des Affaires étrangères de l'UE, le 12 décembre. "Ces sanctions sont importantes, elles gèlent les comptes, et interdisent les voyages des dignitaires qui envoient leurs enfants étudier en Europe, loin de la répression qu'ils orchestrent", a indiqué la ministre. "Nous poursuivrons sur la voie des sanctions aussi longtemps que le régime iranien s'enferrera dans la voie de la répression."