"Je déposerai plainte contre Cyril Hanouna", a annoncé le député de La France insoumise Louis Boyard, lors d'une conférence de presse organisée dans les murs de l'Assemblée nationale. L'élu du Val-de-Marne a été insulté, jeudi 10 novembre, par l'animateur de "Touche pas à mon poste", après avoir accusé, sur le plateau de l'émission, le propriétaire du groupe Canal+, Vincent Bolloré, de faire partie de ceux qui appauvrissent l'Afrique.
"La toute-puissance d'Hanouna, qui pense pouvoir insulter et intimider une personne parce qu'elle critique son patron, est inadmissible", a estimé le député de La France insoumise, Louis Boyard, suite aux insultes qu'il a subies la semaine dernière sur le plateau de l'émission "Touche pas à mon poste". L'élu, anciennement chroniqueur dans cette même émission, venait d'évoquer "les cinq personnes les plus riches de France" en les accusant "d'appauvrir l'Afrique", citant parmi elles Vincent Bolloré. "Bolloré t'a donné de l'argent puisque t'étais chroniqueur ici [et] ça te dérangeait pas", a répliqué Cyril Hanouna, avant de proférer à plusieurs reprises des propos injurieux à l'encontre du député.
Au lendemain de l'émission, Louis Boyard avait déjà indiqué par communiqué son intention de demander "l'ouverture d'une commission d'enquête pour mesurer les ingérences de Vincent Bolloré sur les médias qu'il possède". "L'objectif est notamment d'auditionner Vincent Bolloré et Cyril Hanouna", avait aussi précisé le député.
"Je demande solennellement à la présidence de l'Assemblée nationale, au bureau de notre Assemblée nationale, l'ouverture d'une commission d'enquête relative à la concentration des médias et plus spécifiquement sur les financements de l'Empire Bolloré", a réitéré Louis Boyard ce lundi, avant d'annoncer qu'il déposerait plainte contre Cyril Hanouna.
Cette plainte expose le présentateur à des poursuites pour "outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public", pouvant amener à des sanctions allant d'un rappel à la loi et jusqu'à un an d'emprisonnement, en passant par une amende de 15 000 euros.
Louis Boyard a, par ailleurs, réitéré ses critiques visant les "8 milliardaires qui possèdent 90% des médias français". Hasard du calendrier, une proposition de loi "visant à mettre fin à la concentration dans les médias et l'industrie culturelle" est inscrite au programme de la journée d'initiative parlementaire réservée au groupe LFI, le 24 novembre prochain. Le texte sera débattu en commission mercredi 16 novembre.
"En France, Bolloré fait monter l'extrême-droite, pour défendre son empire néo-colonial", a estimé Louis Boyard, évoquant des médias qui seraient devenus des "outils de combat politique". Concernant sa présence sur la chaîne C8, qui fait partie du groupe Canal + que possède Vincent Bolloré, Louis Boyard a assumé la démarche. "Est-ce que parce que des oligarques nous ont volé des espaces d'expression démocratique, on devrait décider de ne plus y aller ? (...) Notre ADN, c'est de tenir tête", a-t-il déclaré.
Louis Boyard a enfin directement interpellé Cyril Hanouna, interrogeant sa promptitude à "organiser un débat sur les agissements de Bolloré sur le continent africain", avant de conclure : "Nous verrons alors si cette émission est toujours 'Touche pas à mon poste', ou si elle est devenue 'Touche pas à mon patron'".