Impôts : "Je ne vais pas exclure que les personnes les plus fortunées participent à l'effort national", dit Michel Barnier

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par Ludovic FAU, le Dimanche 22 septembre 2024 à 22:30, mis à jour le Lundi 23 septembre 2024 à 22:09

Impôts, réforme des retraites, lois sociétales, immigration, santé mentale... Michel Barnier était l'invité du journal de 20h de France 2, dimanche 22 septembre, pour sa première interview depuis la nomination du gouvernement la veille. Retrouvez les principales déclarations du Premier ministre. 

"Je ne vais pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français qui payent déjà le plus d'impôts de tous les partenaires européens, ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur leoctos classes moyennes", a déclaré Michel Barnier, invité du journal télévisé de France 2, dimanche 22 septembre au soir. 

En revanche, le Premier ministre a ajouté : "Je ne vais pas exclure que les personnes les plus fortunées participent à l'effort national", via des "prélèvements ciblés" qui toucheraient aussi "certaines grandes entreprises", alors que les finances publiques de la France sont dans le rouge, ce qui va rendre l'équation budgétaire de l'année 2025 particulièrement difficile à résoudre. Des propos qui semblent faire suite et expliquer une phrase qu'il avait prononcée le 6 septembre, au lendemain de sa nomination à Matignon. "Les Français ont besoin de justice fiscale", avait-il dit. 

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Réforme des retraites, lois sociétales, immigration

Concernant la réforme des retraites, dont l'abrogation est réclamée par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national, Michel Barnier a affirmé qu'il souhaitait "prendre le temps de [l']améliorer". "On a une loi qui prévoit un cadre financier et je pense que ce cadre financier doit être préservé", a-t-il affirmé, indiquant toutefois qu'il allait "faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi", notamment en matière de pénibilité, de carrières longues et pour les mères de famille. 

Au cours de cette première interview après l'annonce de la composition de son gouvernement, la veille, le Premier ministre a assuré que les "grandes lois" de "progrès social ou sociétal", par exemple celles sur l'interruption volontaire de grossesse ou l'assistance médicale à la procréation, "seront intégralement préservées". "Je serai un rempart pour qu'on préserve l'ensemble de ces droits acquis (...). Il n'y a aucune ambiguïté", a insisté Michel Barnier. 

Vigilant face au profil de certains ministres venus des Républicains, qui se sont opposés au mariage pour tous lors du vote de la loi et plus récemment à la constitutionnalisation de l’IVG, son prédécesseur à Matignon, Gabriel Attal avait fait savoir dans l'après-midi qu'il appelait le Premier ministre à lever les doutes sur ces sujets "clairement dans sa déclaration de politique générale"Le président des députés Ensemble pour la République (ex-Renaissance) a, en outre, à nouveau indiqué que son groupe, la principale force sur laquelle devra compter le chef du gouvernement à l'Assemblée nationale, restera "libre dans ses prises de position".

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Interrogé au sujet de l'immigration sur le plateau du journal de France 2, Michel Barnier a expliqué vouloir "faire des choses pratiques pour maîtriser et limiter une immigration qui devient souvent insupportable et qui conduit à ne pas bien accueillir ceux qu'on accueille, ce qui est un problème d'humanité. Il y aura des mesures pratiques comme tous nos voisins en prennent". A propos de l'Aide médicale d'Etat, le Premier ministre n'a pas répondu précisément, mais il a indiqué qu'il n'y avait ni "tabou", ni "totem", il y a simplement "le souci de traitrer cette question [de l'immigration] avec fermeté et humanité"  

Relations avec Emmanuel Macron

Alors que son gouvernement est majoritairement composé de membres issus du parti présidentiel et de la droite, le locataire de Matignon a appelé son équipe à travailler dans la "plus grande cohésion" et la "plus grande fraternité". Sans majorité absolue au Palais-Bourbon, le gouvernement peut tomber à tout moment si le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national votent une motion de censure. S'adressant autant à "l'extrême gauche" qu'à "l'extrême droite", il a dit regretter cette éventualité. Et d'affirmer que "le sectarisme ou l'intolérance, c'est une preuve de faiblesse".  

Le NFP prévoit de déposer une motion de censure dès la déclaration de politique générale que Michel Barnier prononcera début octobre, tandis que le RN attend d'en savoir plus sur le budget 2025 pour se prononcer. 

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Enfin, le Premier ministre a profité de cette interview sur France 2 pour écarter toute possibilité de "polémique" avec Emmanuel Macron qui "préside" pendant que lui "gouverne", désireux de travailler avec lui dans un "esprit de compromis positif, dynamique", même s'il considère qu'il n'y a "pas de domaines réservés" au président de la République, mais des domaines "partagés". 

Compte tenu de la configuration politique à l'Assemblée nationale et des forces politiques sur lesquelles il compte s'appuyer, ainsi que de le participation de nombreux membres de l'ex-majorité présidentielle à son gouvernement, le locataire de Matignon estime, en outre, que le pays n'est pas en situation de cohabitation

Après de premières passations de pouvoirs dimanche, les ministres se réuniront lundi 23 septembre au matin autour de Michel Barnier à Matignon, avant le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement à 15h à l'Elysée.

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