Gouvernement : "Le socle parlementaire de Michel Barnier est extrêmement faible", souligne Cyrielle Chatelain

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La présidente du groupe Ecologiste et Social Cyrielle Chatelain à l'Assemblée nationale, le 19 septembre 2024. LCP
La présidente du groupe Ecologiste et Social Cyrielle Chatelain à l'Assemblée nationale, le 19 septembre 2024. LCP
par Léonard DERMARKARIAN, le Vendredi 20 septembre 2024 à 11:20

A l'occasion de la journée parlementaire de rentrée des groupes écologistes de l'Assemblée nationale et du Sénat, jeudi 19 septembre, Cyrielle Chatelain a estimé que les derniers jours "ont démontré que le socle parlementaire de Michel Barnier est extrêmement faible". La présidente des députés du groupe Ecologiste et social a pointé l'émergence d'une "double cohabitation". 

Une journée parlementaire rassemblant députés et sénateurs à l'aube d'une législature inédite : c'est sous ces auspices que les élus écologistes de l'Assemblée nationale et du Sénat se sont réunis jeudi 19 septembre. 

A cette occasion, la présidente du groupe Ecologiste et Social à l'Assemblée, Cyrielle Chatelain, et le président du groupe au Sénat "Ecologiste - Solidarité et Territoires", Guillaume Gontard, ont tenu une conférence de presse conjointe au Palais-Bourbon. 

"Double cohabitation"

Alors que le Premier ministre effectuait sa dernière journée de consultations en vue de la formation de son gouvernement, Cyrielle Chatelain a estimé que "[les] derniers jours ont démontré que le socle parlementaire de Michel Barnier est extrêmement faible". Et la députée de l'Isère de pointer l'émergence d'une "double cohabitation" : d'une part entre le président de la République et le Premier ministre, d'autre part entre le Premier ministre et le Parlement, avec une "majorité enlisée dans ses propres contradictions". 

"Dans le cadre de cette cohabitation, la position des Ecologistes est claire : nous sommes dans l’opposition au gouvernement de Michel Barnier, nous le censurerons pour la faute politique d'Emmanuel Macron, mais par contre nous sommes profondément parlementaristes, et nous ferons jouer le jeu de l'Assemblée", a expliqué Cyrielle Chatelain, qui a pris l'exemple de l'imposition des "super-profits" que son groupe est prêt à voter le cas échéant, afin de parvenir à une "fiscalité plus juste".

Son homologue au Sénat, Guillaume Gontard, a quant à lui insisté sur la "problématique particulière" du Palais du Luxembourg, où la droite est majoritaire, qualifiant le président de l'institution, Gérard Larcher, de "quasi vice-Premier ministre" d'Emmanuel Macron.

Réforme des retraites : espoir d'abrogation d'ici "juin 2025"

Déplorant une "situation budgétaire catastrophique" et un manque annuel de "40 milliards de recettes", la présidente des députés écologistes a appelé à aller "chercher les financements dans la justice [fiscale] nécessaires au financement de nos services publics" lors de l'examen des textes budgétaires, et récusé un taux de prélèvements obligatoires, "revenus au niveau de 2012", trop élevé. 

"Nous irons [...] chercher un certain nombre de victoires qui pourront concrètement changer la vie, à commencer par les retraites", a indiqué Cyrielle Chatelain, affirmant la volonté de son groupe que la réforme des retraites soit abrogée "d'ici juin 2025",

"Nous allons jouer notre rôle au sein de cette Assemblée où tout est incertain aujourd'hui", a-t-elle encore déclaré.

Quid, dans ce contexte, de la proposition de loi visant à revenir sur le report de l'âge légal de départ à la retraite, d'ores et déjà déposée par le Rassemblement national, qui sera examinée à l'Assemblée le 31 octobre ? Un "coup politique qui n'aura jamais de suite au Sénat", a tancé Guillaume Gontard, qui a défendu, en miroir, la possibilité d'y parvenir grâce aux forces du Nouveau Front populaire représentées à l'Assemblée nationale et au Sénat : "Nous, on sait comment faire".