La France insoumise et les communistes ont indiqué vouloir déposer une motion de censure au bureau de l'Assemblée dès la semaine prochaine. Les deux groupes souhaitent condamner les réponses apportées par le gouvernement depuis deux semaines au mouvement des gilets jaunes. Le soutien des socialistes est indispensable pour assurer le dépôt de la motion.
Une nouvelle fois, le gouvernement pourrait engager sa responsabilité devant l'Assemblée nationale. Cet été, en pleine affaire Benalla, Les Républicains et les partis de gauche (PS, PCF et LFI) avaient déposé chacun une motion de censure contre le gouvernement.
Cette fois, c'est la gestion des revendications du mouvement des gilets jaunes qui conduit le PCF et LFI a envisagé le dépôt d'une motion de censure, comme le permet l'article 49-2 de la Constitution :
Il est temps de tirer les conséquences de la gestion catastrophique de cette crise. C’est pourquoi le dépôt d’une motion de censure pour obtenir la démission du Gouvernement, en vertu de l’article 49 alinéa 2 de la Constitution, s’impose. Communiqué du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine
En parallèle de l'initiative communiste, Jean-Luc Mélenchon a lui aussi ouvert la voie à cette procédure qui peut en théorie, conduire à la démission du gouvernement :
Devant l'impasse politique ds laquelle le gouvernement enferme le pays et pr exprimer la colère politique du peuple en action partout ds l'hexagone et les Outre-Mer, les députés LFI proposent qu'une motion de censure mette fin à la malfaisance de ce gouvernement et à sa politique.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 30, 2018
Mais les groupes communistes et insoumis, qui comptent respectivement 16 et 17 élus, ne sont pas suffisamment nombreux pour déposer une motion seuls. Il faut en effet réunir la signature de 58 députés (un dixième de l'Assemblée nationale). Comme en juillet, le renfort du groupe socialiste (29 députés) sera donc indispensable pour que l'initiative aboutisse.
Le rapport de force dans l'hémicycle rend improbable son adoption. La République en marche et son allié le MoDem comptent 355 députés, alors que la majorité absolue dans l'hémicycle est de 289 voix.