Réunis pour leurs journées parlementaires, les députés du MoDem ont affirmé leur soutien au Premier ministre "pour la réussite de la France". Bien décidés à pousser leurs sujets de prédilection comme la justice fiscale ou la proportionnelle, les élus du parti de François Bayrou ont, en outre, mis en garde Michel Barnier contre un gouvernement qui pencherait trop à droite dans sa composition et dans sa politique.
Ils ont pour objectif d'être "ceux qui sont les plus ouverts dans ce moment particulier de la vie politique." Le groupe "Les Démocrates" et ses 36 députés étaient réunis en Seine-et-Marne, mercredi 11 et jeudi 12 septembre, pour leurs journées parlementaires.
Mercredi soir, ils ont accueilli le Premier ministre, Michel Barnier, "le plus modéré d'entre eux", selon les mots de Marc Fesneau, faisant ainsi référence, sans les nommer, Les Républicains, la famille politique du nouveau locataire de Matignon. Le président des députés issus du MoDem insistant, en outre, sur la proximité de la ligne incarnée par Michel Barnier au fil de son parcours politique et la ligne défendue par le mouvement centriste.
Une rencontre qualifiée de "chaleureuse" par les élus de la formation de François Bayrou : "Il a le calme des vieilles troupes", "un homme estimable", "quelqu'un d'expérience". Les élus centristes ont trouvé un Premier ministre à l'écoute. "Un certain de nombre de portes qui n'étaient pas ouvertes se sont réouvertes", se satisfait le président du Mouvement démocrate évoquant notamment les services publics, la justice fiscale et sociale, et bien sûr à la proportionnelle.
Dans son discours de clôture, le président du groupe "Les Démocrates" à l'Assemblée a rappelé l'état d'esprit de ses 36 députés, "Nous nous souhaitons la réussite de Michel Barnier parce que nous souhaitons la réussite de la France (...). L'échec du Premier ministre, ce serait l'échec de nous tous", a déclaré Marc Fesneau.
Celui qui est encore, pour quelques jours, ministre de l'Agriculture a ajouté que ce vœu était formulé "sans arrière-pensées", comme pour laisser entendre que du côté d'autres partenaires, comme Édouard Philippe et Gabriel Attal, les ambitions personnelles pouvaient jouer dans leurs relations au chef du futur gouvernement.
Un soutien "lucide", mais une inquiétude dans les rangs centristes : la crainte d'un trop grand nombre de ministres issus des Républicains. Ainsi, François Bayrou a-t-il plaidé pour un "gouvernement équilibré, élargi et renouvelé".
Et la députée Perrine Goulet d'affirmer que la volonté d'accompagner Michel Barnier ne tiendra que "si et seulement si tous les postes régaliens n'étaient pas pris par les Républicains. On ne veut pas d'un gouvernement complètement de droite, ça c'est clair et net".
La composition du gouvernement sera donc vécue comme un premier test pour le MoDem et ses parlementaires. Le message a été passé au principal intéressé, qui a promis mercredi que la composition de son équipe sera annoncée "la semaine prochaine".