Edouard Philippe prêt à "ne pas appliquer" la taxe sur les carburants s’il ne trouve pas de "bonnes solutions"

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par Maxence Kagni, le Mercredi 5 décembre 2018 à 16:36, mis à jour le Jeudi 19 mars 2020 à 15:14

Le Premier ministre a prôné devant les députés un large débat afin de désamorcer la crise des gilets jaunes. A l'issue de cinq heures de débat, l'Assemblée nationale a approuvé la politique du gouvernement (358 pour, 194 contre).

Mercredi, Edouard Philippe a pris la parole pendant trente minutes dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.

Devant les députés, le Premier ministre a affirmé qu'il était prêt à renoncer définitivement à la hausse des taxes sur les carburants si l'exécutif ne trouve "pas les bonnes solutions" pour mettre un terme à la crise des gilets jaunes.

"Le cap fixé en 2017 est le bon"

"Nous avons décidé de suspendre ces taxes, pas pour endormir ou pour tromper, mais pour débattre", a expliqué Edouard Philippe. La grande consultation locale de trois mois pour entendre les revendications des gilets jaunes sera confiée à l'actuelle présidente de la Commission nationale du débat public Chantal Jouanno.

Pour autant, le Premier ministre a défendu sa politique, estimant que "le cap fixé en mai 2017 est le bon". Le débat qui va s'engager ne doit "pas se traduire par la création de nouvelles taxes" ou par "une augmentation des déficits", a-t-il ajouté.

Nous ne voulons pas léguer une dette incontrôlable à nos enfants et grever ainsi leur futur pouvoir d'achat. C'est ma seule exigence.Edouard Philippe

Mise en garde

Edouard Philippe a par ailleurs expliqué qu'il ne "craignait pas le débat", "nécessaire", sur l'efficacité de la réforme de l'impôt sur la fortune menée par l’exécutif en 2017.

Le chef du gouvernement a également mis en garde "tous les acteurs du débat public", "responsables politiques, responsables syndicaux, éditorialistes, citoyens", qui "seront comptables de leurs déclarations dans les jours qui viennent".

Par ailleurs, Edouard Philippe s'est dit "ouvert" à l'idée du président du conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui a proposé la mise en oeuvre de primes défiscalisées exceptionnelles pour les salariés.

"Bilan d'adieu"

La déclaration du Premier ministre a été suivie de différentes prises de paroles. Le président du groupe Les Républicains Christian Jacob a ainsi estimé que le simple "report des taxes est une provocation" : le député de Seine-et-Marne a demandé la "suppression pure et simple de toutes les taxes à venir sur les carburants."

A l'instar du secrétaire national du PCF Fabien Roussel, la présidente du groupe "Socialistes et apparentés" Valérie Rabault a demandé à l'exécutif de "revenir sur la suppression de l'impôt sur la fortune". Quant à Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), il a estimé que la prise de parole d'Edouard Philippe était "une sorte de bilan d'adieu".

A l'issue de cinq heures de débats, les députés ont approuvé la politique du gouvernement par un vote (358 pour, 194 contre).

[A REVOIR] Discours d'Edouard Philippe suivi d'un débat