Édouard Philippe pointe "l’immense exaspération fiscale" des participants au Grand débat

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Couverture : Édouard Philippe pointe "l’immense exaspération fiscale" des participants au Grand débat
par Jason Wiels, le Lundi 8 avril 2019 à 12:49, mis à jour le Vendredi 20 mars 2020 à 17:44

Le Premier ministre a réaffirmé lundi sa volonté de baisser les impôts dans les prochains mois, à condition de baisser en même temps la dépense publique.

Trois mois après son lancement, l'heure est à la conclusion du grand débat. En clôture de la restitution des deux millions de contributions, Édouard Philippe a insisté sur "l'immense exaspération fiscale dans les foyers comme dans les entreprises".

Pour le Premier ministre, "notre pays a atteint une sorte de tolérance fiscale zéro" à laquelle il faudrait répondre rapidement :

Les débats nous indiquent clairement la direction à prendre : nous devons baisser, et baisser plus vite, les impôts.Édouard Philippe, le 8 avril 2019

Cette baisse programmée des impôts ne se ferait cependant pas à n'importe quelle condition. Comme l'avait déjà dit Bruno Le Maire devant les députés, faire baisser la pression fiscale passerait aussi par la diminution de la dépense publique, donc du "poids" de l'État, des collectivités voire de la Sécurité sociale :

Ce qu'en pensent les participants

L'analyse du Premier ministre est-elle fidèle à l'expression des participants au Grand débat ? Dans les cahiers citoyens et les contributions en ligne, quatre participants sur dix estiment effectivement qu'il y a trop d'impôts. 20% plaident également pour plus de justice fiscale, car la fiscalité pèserait "trop sur les classes moyennes". Enfin, 13% des contributeurs réclament une lutte plus intense contre les fraudeurs et les évadés fiscaux.

Il faut toutefois garder à l'esprit que le Grand débat n'est pas représentatif de la population française mais seulement de la sociologie des participants, comme l'a rappelé Isabelle Falque-Pierrotin, l'une des cinq garants chargés de veiller à la sincérité des échanges et de leur restitution.

Autre bémol pointé par son homologue Nadia Bellaoui : "l'hypermédiatisation" du président de la République pendant ces trois mois. Un comportement qui "a pu nourrir le doute sur la nature et l'objectif" de cet exercice... désormais terminé.