Edouard Philippe : "Nous devons réformer les retraites"

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Christophe Béchu, Laurent Marcangeli, Élisabeth Borne, Édouard Philippe et Christian Estrosi
Christophe Béchu, Laurent Marcangeli, Élisabeth Borne, Édouard Philippe et Christian Estrosi
par Elsa Mondin-Gava, le Vendredi 16 septembre 2022 à 22:36, mis à jour le Jeudi 9 mars 2023 à 10:26

L'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, a fait sa rentrée politique lors des journées parlementaires d'Horizons, le parti dont il est le fondateur, à Fontainebleau, vendredi 16 septembre. En présence de l'actuelle locataire de Matignon, Élisabeth Borne, il a déroulé sa vision politique des mois à venir, tout en affichant un soutien à l'actuel gouvernement.

Il était attendu. Rare depuis son départ de Matignon, Édouard Philippe ne s'était plus exprimé publiquement depuis les dernières élections législatives. C'est sans pupitre que le maire du Havre s'est présenté sur la scène du théâtre de Fontainebleau, vendredi 16 novembre, en conclusion des journées parlementaires d'Horizons. Équipé d'un micro sans fil et muni d'une tablette - pour donner un "verni de modernité" à la performance -, l'ancien Premier ministre a livré pendant 1 heure sa "vision", entre retour d'expérience et programme politique.

Un discours où il a été question de "vertiges", de la transition écologique, des révolutions démographique et technologique, ainsi que du poids de la Chine. Plus concrètement, le président d'Horizons a aussi évoqué "l'incroyable brutalité" que représente la hausse du prix de la viande, de la farine et des pâtes pour de nombreux ménages français.

Horizons, allié indéfectible sur les retraites

Alors que cette semaine, Emmanuel Macron a affiché sa volonté qu'une réforme puisse entrer en vigueur dès l'été prochain, Édouard Philippe répondu présent en affirmant qu'il "fallait réformer les retraites et faire en sorte que nous travaillions plus longtemps". L'ancien Premier ministre s'est voulu très clair sur son soutien et celui de son groupe, s'adressant directement à Élisabeth Borne, présente au premier rang : "En octobre, en décembre, en mars, quand vous voulez, nous serons là".

Le gouvernement pourra donc compter sur les 30 voix des députés Horizons et apparentés, quel que soit le véhicule législatif choisi. Et ce même si certains, au sein du groupe, ne cachent pas leur préférence pour une réforme dédiée, plutôt qu'un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), comme ne l'exclut pas l'exécutif pour avancer.

 

"Fier d'être dans la majorité"

Au-delà des retraites, l'ancien Premier ministre, dont le parti politique fêtera dans quelques semaines son premier anniversaire, a clairement affiché son soutien au gouvernement. "Personne ne devrait douter du soutien qui est le nôtre, a déclaré Édouard Philippe, même si je sais que certains s'interrogent, je sais que certains supputent".

Le maire du Havre a ainsi tenté de faire taire les commentaires sur sa stratégie, réelle ou supposée, en vue de la succession d'Emmanuel Macron à l’Élysée. Il a appelé à ne pas surinterpréter, ironisant sur le fait que le moindre de ses faits et gestes puissent prendre une signification insoupçonnée : "S'il parle, c'est pour exister. S'il ne parle pas, c'est pour se démarquer. S'il vient, c'est pour montrer qu'il est là, et s'il ne vient pas, c'est pour montrer qu'il existe."

Intervenant à la suite de son anté-prédecesseur, Élisabeth Borne a salué les trois forces politiques qui composent la majorité dont Horizons fait partie avec Renaissance et le MoDem. "Mon rôle est qu'elles soient toutes entendues", a-t-elle assuré. Pour éviter toute "incompréhension", la cheffe de la majorité promeut une "exigence mutuelle" entre alliés. Une façon de faire référence - pour éviter que cela se reproduise - au couac estival entre le gouvernement et le groupe Horizons, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances rectificatives pour 2022. Les députés philippistes avaient voté en faveur d’un amendement accordant 120 millions d’euros aux départements pour compenser la hausse du RSA... Adopté contre l’avis du gouvernement.

A l'époque, les députés du groupe Horizons avaient ainsi posé un marqueur politique - leur attachement aux collectivités territoriales - tout en exprimant un certain mal-être par rapport aux députés Les Républicains qu'ils estimaient mieux traités qu'eux par le gouvernement, qui ne dispose pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale. "Quand on voit des députés LR qui ont des documents que vous n'avez pas, ça crispe", analyse après-coup un élu. Mais pour le porte-parole du parti, Thomas Mesnier, l'incident est clos. Pour mettre de l'huile dans les rouages des composantes de la majorité, les trois présidents de groupe ont prévu de se voir tous les lundis. Par ailleurs, une réunion en format intergroupe (avec les députés de chacun des trois groupes de la majorité) se tiendra tous les mois à l'Assemblée. De quoi réaffirmer l'union affichée lors de la création d'Ensemble.